De notre envoyée spéciale Francesca Théosmy
Bruxelles, 1er déc. 2013 [AlterPresse] --- Alors que l’Union européenne poursuit le processus de définition de l’agenda de coopération avec Haïti pour la période 2014-2020, le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs ne veut pas envisager un échec.
« Je n’envisage pas un scénario ou nous dirions que nous n’avons pas réussi. Il nous faut être courageux comme les familles haïtiennes sont courageuses. Notre soutien va continuer, mais c’est toujours plus efficace quand nous travaillons avec le gouvernement », indique Andris Piebalgs lors d’une interview accordée à des journalistes haïtiens à Bruxelles.
A partir de 2014, l’Union Européenne va entamer un nouveau cycle de fonds qui s’achèvera en 2020. Un processus de consultations est en cours avec notamment des organisations de la société civile pour identifier les secteurs prioritaires.
Selon Piebalgs trois ont déjà été ciblés. Il s’agit de l’éducation, l’agriculture et la gouvernance. Quatre cent vingt millions d’euros sont promis.
De plus pour 2014, 18 millions d’euros sont prévus en terme de soutien humanitaire, l’Ue à travers ses partenaires participant au retour des déplacés des camps et dans la lutte contre le choléra.
La coopération entre Haïti et l’Ue bénéficie par ailleurs de bonnes relations entre des responsables européens et l’administration actuelle.
Une source au sein de l’Ue a indiqué qu’il existe « des relations personnelles très très intenses » entre le président Michel Martelly et le chef de la délégation de l’Ue en Haïti, Javier Nino Perez. Martelly a d’ailleurs été reçu en grande pompe à Bruxelles en novembre 2012.
Le président Martelly a pourtant du mal à instaurer un dialogue durable avec l’opposition qui l’accuse de vouloir déstabiliser le processus démocratique. Les sénatoriales partielles et les municipales demeurent la question qui fâche.
La source au sein de l’Ue a un avis différent. Il y aurait « de petites avancées » en Haïti avec l’administration Martelly. « Ce gouvernement écoute », fait-elle savoir.
Les partenaires européens d’Haïti ont de plus reçu « un bilan très très positif » sur le Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep ) de la part de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) et le bureau local du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud).
La tendance qui se dessine est qu’il y ait une seule élection en octobre 2014 pour renouveler le Sénat et les collectivités territoriales, apprend notre rédaction. Ce calendrier arrange entre autres les pays qui financent en général les élections en Haïti, qui du coup n’auront pas à payer pour un second scrutin de renouvellement du deuxième tiers du Sénat.
« Notre coopération avec Haïti n’est pas exemplaire. Mais je suis optimiste pour le futur. Il faut essayer d’avoir les meilleurs résultats. Quelques fois cela ne marche pas, mais il ne faut pas se décourager », estime Andris Piebalgs. [kft apr 01/12/2013 22:00]