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Haïti-Sous-traitance : La subvention de plats chauds doit s’étendre à tous les ouvriers, souhaite Batay Ouvriye

P-au-P, 03 déc. 2013 [AlterPresse] --- Le ministère des affaires sociales et du travail (Mast) devrait intégrer différentes branches ouvrières dans son programme de subvention des plats chauds à 20.00 gourdes (US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 62.00 gourdes aujourd’hui), envisagé dans trois parcs industriels du pays, recommande la dirigeante de l’organisation Batay ouvriye (Lutte ouvrière), Yannick Etienne.

Incluant la sous-traitance et le textile, les ouvrières et ouvriers de la Société nationale des parcs industriels (Sonapi, Ouest), du Parc industriel de Caracol (Pic / Nord-Est) et de la Compagnie de développement Industriel (Codevi, Ouanaminthe / Nord-Est) devraient bénéficier d’une subvention, à vingt gourdes, pour l’achat de plats chauds dans les centres de restauration.

Le Mast en a fait l’annonce lors du lancement de ce programme, le mercredi 27 novembre 2013.

« Cette mesure permettra aux ouvrières et ouvriers de faire une économie de 30.00 à 55.00 gourdes par jour », avance le titulaire du Mast, Charles Jean-Jacques.

« Confrontés à de faibles moyens économiques, 80% des ouvrières et ouvriers ont des problèmes gastriques à cause de leur mauvaise alimentation et de leurs mauvaises conditions hygiéniques », explique Jean-Jacques.

Plusieurs milliers d’ouvrières et ouvriers, notamment celles et ceux travaillant au parc industriel métropolitain plus connu sous le nom de Sonapi (qui compte 11,800 ouvrières et ouvriers dans l’Ouest), sont appelés à bénéficier, directement ou indirectement, de ce vaste programme d’accompagnement social.

Les effectifs de la Codevi et du Pic sont estimés respectivement à plus de 7,000 et à 1,900 ouvrières et ouvriers.

Évalué à 96 millions 124 mille 80 gourdes, ce projet de subvention provient du budget du Mast.

« Ce programme n’est pas encore bien installé, en raison du fait que, dans certains endroits, les marchandes n’ont pas encore de structures adéquates pour faire la cuisson de la nourriture », estime, pour sa part, Yannick Étienne de Batay Ouvriye.

Elle signale un manque d’infrastructures pour cuire la nourriture dans de meilleures conditions, comme ce serait le cas à la Codevi qui ne possède pas de cafeteria pour les ouvrières et ouvriers.

« D’ici le mois de janvier 2014, sera aménagé un nouveau centre de restauration, pouvant permettre à des marchandes - affectées au service à la Sonapi - de vendre des plats chauds aux ouvrières et ouvriers », annonce le directeur général de la Sonapi, Bernard Schettini.

En attendant, quotidiennement, dès 5:00 am locales (10:00 gmt), à Port-au-Prince (aux abords de la Sonapi et d’autres usines d’assemblage dans l’Ouest), des milliers d’ouvrières et d’ouvriers se ruent sur les étalages de marchandes de manje kuit pour pouvoir rapidement se nourrir avant d’entrer sur leurs lieux de travail dans les factories, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Le même constat est fait en milieu de journée.

Pour Yannick Étienne, d’autres domaines devraient être pris en compte dans le cadre du programme d’accompagnement du Mast, comme la santé, le transport, le logement et l’éducation.

La dirigeante souhaite que ce projet entre dans le budget national, de telle sorte qu’on puisse le pérenniser en faveur des ouvrières et ouvriers de toutes les branches. [jep emb rc apr 03/12/2013 0:40]