P-au-P, 27 nov. 2013 [AlterPresse] --- Plusieurs étudiants poursuivaient, ce mercredi 27 novembre 2013, à l’avenue Christophe (Port-au-Prince), leur mobilisation, entamée la veille, contre la décision prise par le décanat de l’Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales (Inaghei) d’expulser quatre de leurs camarades, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Les 4 étudiants auraient été expulsés pour avoir revendiqué une meilleure gestion de cette entité de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), affirme l’un d’entre eux.
Il était environ 11:00 am locales (16:00 gmt), ce mercredi 27 novembre 2013.
A l’avenue Christophe, des chaises - installées en pleine rue par les étudiants protestataires - bloquent le passage à la circulation automobile.
Certains des étudiants se livrent à des mises en scène publique. D’autres restent debout, à l’écart, pour observer ce qui se passe.
La présence de policiers du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo), visiblement prêts à intervenir en cas de dérapage, est remarquée, à quelques mètres de la scène.
Aux alentours, les activités, comme les écoles, fonctionnement timidement.
Cette journée de mobilisation dans les rues fait suite à celle déclenchée le mardi 26 novembre 2013, à l’avenue Christophe (Port-au-Prince). Plusieurs étudiants ont été alors blessés, dans des affrontements avec les forces de l’ordre.
Lors du mouvement du 26 novembre, les policiers nationaux ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les étudiants qui ont riposté, à leur tour, par des jets de pierres.
Cette situation a provoqué la paralysie des activités dans la zone.
Toussaint Mackendy Saint Gilles, l’un des étudiants expulsés dans la section de l’administration publique, qualifie d’irrégulière la décision prise par le décanat de l’expulser de la faculté avec trois de ces camarades.
Saint-Gilles dénonce l’irresponsabilité du décanat, lequel ne ferait rien pour empêcher les fraudes dans la faculté.
Il critique une absence de mécanismes formels de contrôle et de transparence dans le recrutement des postulantes et postulants à l’Inaghei, qui se trouveraient favorisés par un ou des responsables du décanat.
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Sur les deux années passées (2011 et 2012), une commission - existant de fait à l’Inaghei - aurait découvert près d’une trentaine d’étudiants postulants à avoir été favorisés pour intégrer l’université, sans passer par un concours d’admission.
L’étudiant appelle les responsables du décanat à permettre l’institutionnalisation de cette commission, dont son rôle est d’authentifier les corrections en vue d’éviter des fraudes.
Cette commission tripartite serait constituée de professeurs, d’étudiants et de membres du personnel administratif.
Saint-Gilles souligne également un problème de privatisation à l’Inaghei, où, pour la session passée, les responsables auraient recruté 500 étudiants dans la partie privée et seulement moins de 200 étudiants dans la partie publique.
En décembre 2011, un étudiant a été exclu pour 2 sessions d’études à l’Inaghei, pour cause de mauvaise conduite.
Parmi les autres étudiants, expulsés par le décanat de l’Inaghei, figurent Diony Désir (Sciences comptables, finissants), Johnny Pha Pierresaint (gestion des affaires, niveau 3). [efd emb rc apr 27 /11/2013 12:40]