P-au-P, 25 nov. 2013 [AlterPresse] --- Entre 4 et 8 Haïtiens ont été tués à Neyba, au sud de la République Dominicaine le week-end écoulé et plus de 350 Haïtiens ont été rapatriés de gré ou de force sur la frontière haïtienne de Malpasse (Ouest), apprend AlterPresse de sources combinées.
Cet épisode de violence est apparu suite au double assassinat présumé le 22 novembre de Jose Mendez Diaz et de son épouse Luja Encarnacion Diaz.
4 originaires de Grand Bois, non loin de la frontière haitiano-dominicaine ont été identifiés parmi les morts, rapporte le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (Garr) contacté par AlterPresse.
Ces victimes sont connues sous les noms de Coyit, Michelet, Nonnonm et Cepay.
Ce dernier a été enterré, ce lundi 25 novembre 2013, à La Petaca, où se sont produits les premiers « actes de vengeance collective » de citoyens dominicains sur des ressortissants haïtiens, précise le Garr.
Aucune information n’est, pour le moment, disponible sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées les funérailles.
D’autre part, un Haïtien - resté enfermé dans sa maison avec sa femme et ses 5 enfants, en attendant de pouvoir laisser Neyba - a rapporté, par téléphone à AlterPresse, que ses concitoyens ont été attaqués, alors qu’ils revenaient paisiblement de leur travail.
Ils ont été hachés à coup de machette et leurs corps brulés, affirme-t-il.
Cette personne, qui vit en République Dominicaine depuis 1990 et qui dit occuper une propriété familiale depuis 5 ans, risque de partir les mains vides et laisser ses biens à la dérive, comme la plupart des 350 personnes ayant été obligées de laisser la zone.
Et les rapatriements massifs, semble-t-il, vont continuer puisque, selon un Haïtien actuellement à Neyba, 2 autobus et 1 camion chargés de ressortissants haïtiens ont pris la direction de la frontière haïtienne dans la matinée.
Depuis le 22 novembre, c’est la panique parmi les Haïtiens vivant à Neyba.
Nombre d’entre eux se sont réfugiés dans des commissariats de police, puis ils ont été conduits à la frontière de Malpasse.
Dans un communiqué, en date du 24 novembre 2013, le ministère des haïtiens vivant à l’étranger (Mhave) « condamne énergiquement la répétition d’actes xénophobes indiscriminés contre la communauté haïtienne en République Dominicaine sur la base de l’implication présumée de certains de ses membres dans des actes criminels ». [efd gp apr 25/11/2013 10 :50]