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Haïti-Éducation : Succès de la grève d’avertissement dans les écoles publiques, se félicitent les organisateurs

P-au-P, 22 nov. 2013 [AlterPresse] --- La grève d’avertissement des mardi 19 et mercredi 20 novembre 2013, lancée dans les écoles nationales et les lycées de la république, a livré son message aux autorités du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).

Parents, élèves, professeurs et syndicalistes ont participé à sa réussite, estimée à plus de 80%, selon les organisateurs.

« Nous avons expliqué aux parents et à leurs associations le bien-fondé de notre démarche. Ils ont, ainsi, fait corps avec nous. Les professeurs et les élèves ont choisi soit de se présenter dans les classes sans travailler, soit de rester à la maison. L’essentiel, le mot d’ordre de grève est respecté », considère Lourdes Edith Joseph Delouis, secrétaire générale de la Confédération nationale des enseignantes et enseignants d’Haïti (Cneh) se donnant un satisfecit.

Des conditions optimales de travail, pour les enseignantes et enseignants ; ne peuvent que permettre de réaliser l’objectif d’une éducation de qualité, estime la syndicaliste interrogée par l’agence en ligne AlterPresse.

L’initiative de la grève a été prise par la plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants [1], qui appelle, une nouvelle fois, l’État haïtien à définir un statut particulier, pour les enseignantes et enseignants du secteur public, en leur assurant un véritable plan de carrière.

Alors que l’actuelle administration publique crie, à qui veut l’entendre, que l’éducation est une de ses priorités, force est de constater que des enseignants du public gagnent encore un traitement (mensuel) de misère de 8 mille gourdes (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 62.00 gourdes) et que d’autres nommés dans le système n’ont, jusqu’ici, rien reçu des autorités étatiques.

« Il existe encore des écoles où des enseignantes et enseignants tiennent des classes, depuis deux années académiques en moyenne, sans jamais disposer d’une lettre de nomination », déplore la dirigeante de Cneh.

De la rentrée scolaire d’octobre 2013 à date (fin novembre 2013), beaucoup d’écoles nationales et lycées du pays n’ont pas reçu, du Menfp, les ressources nécessaires pour leur fonctionnement quotidien, signale Joseph Delouis.

Entre-temps, le ministère de l’éducation s’enorgueillit de promouvoir la gratuité totale dans plusieurs classes (1re et 2e années) de l’enseignement fondamental.

Depuis l’année 2012, l’État haïtien a laissé la table des négociations, avec les organisations et syndicats enseignants, sur la question de la grille salariale et celle du statut particulier.

Est-ce que le succès de la grève d’avertissement des 19 et 20 novembre 2013 poussera le Menfp à reprendre les échanges avec les organisations et syndicats enseignants ? Le Menfp va-t-il finalement broncher ? [efd kft rc apr 22/11/2013 3:35]


[1La plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants est constituée de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh), du Corps national des éducatrices et éducateurs haïtiens (Coneh) et de la fédération nationale des travailleuses et travailleurs en éducation (Fenatec).