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Haïti-Justice : Un nouveau sit-in, le 22 novembre, pour le départ du commissaire Francisco René

P-au-P, 20 nov. 2013 [AlterPresse] --- Les avocates et avocats du barreau de Port-au-Prince projettent un nouveau sit-in, le vendredi 22 novembre 2013, au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, dans la perspective d’exiger le départ du commissaire du gouvernement de ce ressort, Francisco René, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Les avocats continuent de reprocher, au chef du parquet de la capitale, l’arrestation jugée illégale et arbitraire, dans la soirée du mardi 22 octobre 2013, de l’avocat André Michel, farouche opposant au pouvoir de Michel Martelly.

Le sit-in, prévu pour le 22 novembre 2013, sera le troisième du mouvement de grève illimitée, déclenchée par les avocates et avocats de la capitale depuis le mercredi 23 octobre 2013.

Les avocats ont également organisé une marche, dans la capitale, le mercredi 6 novembre 2013.

« Il y va de la survie de la profession d’avocat, parce qu’on veut ravir tous les privilèges de cette profession. On veut non seulement procéder à l’arrestation des avocats, mais aussi les impliquer dans les dossiers de corruption financière », tempête l’avocat Stanley Gaston, dans une interview accordée à AlterPresse.

Gaston dénonce, surtout, une tendance à faire « passer le professionnel du statut d’avocat à un statut de suspect ».

La grève illimitée (jusqu’à la révocation ou le départ de Francisco René et du juge d’instruction Lamarre Bélizaire) des avocates et avocats du barreau de Port-au-Prince a provoqué une paralysie du système judiciaire.

Le ministère de la justice ne semble pas, pour l’instant, s’en inquiéter, en dépit de l’état des prisons et du problème de la détention préventive prolongée, devenue une norme.

A en croire Me Stanley Gaston, « l’arrêt de travail est suivi, puisqu’aucun avocat ne plaide, ni fait quoi que ce soit. En un mois, il n’y a jamais eu d’audience correctionnelle, aucun avocat n’a assisté personne dans les tribunaux ».

Le ministère de la justice s’est engagé dans « une guerre d’usure avec les avocats », alors qu’il suffit de remplacer le commissaire Francisco René, déplore Stanley Gaston.

Depuis le mouvement de revendication des avocates et avocats de Port-au-Prince, trois autres - parmi les 18 barreaux du pays - ne fonctionnent plus.

Il s’agit du barreau de Petit-Goâve (Ouest), de celui de la Croix-des-Bouquets (Ouest) et de celui de Miragoâne (Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti). [jep kft rc apr 20/11/2013 11:20]