Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 20 nov. 2013 [AlterPresse] --- La municipalité de Hinche (plateau central, au nord-est de la capitale) est privée d’eau potable depuis plusieurs jours, suite à des actes de sabotage enregistrés sur son système d’adduction, près de la localité de Layaye (1re section de Juanaria), selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
A l’aube du mercredi 13 novembre 2013, des jeunes de cette localité auraient brisé tous les tuyaux qui approvisionnent, en eau potable, la ville de Hinche et ses environs, indique l’administrateur du centre technique d’exploitation (Cte) de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa), Exil Dellile.
« C’est la troisième fois que cela arrive. C’est trop ! Et c’est la population qui paiera les conséquences de l’inconséquence de ces gens de mauvaise foi », réagit-il.
Des centaines de milliers de gourdes (Us $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 62.00 gourdes aujourd’hui) ont déjà été dépensées ; confie à AlterPresse Exil Délille, sans avancer de chiffre précis pour le coût des travaux de réparation.
Le sabotage du réseau d’eau potable à Layaye serait une forme de protestation, utilisée par les habitantes et habitants de la zone pour exiger des autorités locales l’électrification de leur localité et la réhabilitation du tronçon de route reliant Layaye à Salmori.
Les actes de sabotage pourraient s’intensifier si les responsables n’entament pas les démarches visant à satisfaire leurs revendications, avertit un jeune protestataire de 21 ans qui requiert l’anonymat.
« Si Layaye est privée d’électricité, Hinche sera privée d’eau potable », déclare-t-il.
A Hinche, c’est l’indignation.
Les autorités locales sont accusées de rester les bras croisés, alors que les saboteurs n’en sont pas à leur premier coup d’essai.
Entre-temps, le gallon d’eau traitée est passé de 5.00 à 7.00 gourdes.
Pendant que la maladie du choléra est encore présente dans la commune, les habitantes et habitants sont de plus en plus nombreux à se rendre à la rivière pour s’approvisionner.
« Je n’ai pas d’autre choix que d’utiliser l’eau de rivière : pour la cuisson des aliments, la lessive ou encore pour étancher ma soif », raconte, la mort dans l’âme, Magareth Simon, mère de 4 enfants, dont une fille.
Les autorités n’ont donné aucun délai pour remédier à la situation. [ro kft rc apr 20/11/2013 9:30]