La plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants annonce deux journées de grève d’avertissement, les mardi 19 et mercredi 20 novembre 2013, dans les lycées et écoles publiques, sur tout le territoire national, en vue d’exiger la satisfaction de leurs revendications sur leur statut particulier.
Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 15 nov. 2013 [AlterPresse] --- La Plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants [1] appelle, à nouveau, l’État à définir un statut particulier pour celles et ceux du secteur public en vue d’une éducation de qualité, dans une lettre adressée au premier ministre Laurent Salvador Lamothe en date du 11 novembre.
Il serait inconcevable que, sous le gouvernement de Laurent Salvador Lamothe, dont l’éducation est un axe « fondamentalement prioritaire », les éducatrices et éducateurs perçoivent encore, comme salaire mensuel, la somme indécente de huit mille (8,000.00) gourdes soit 180.00 dollars américains, estime-t-elle dans cette lettre dont s’est procuré l’agence en ligne AlterPresse.
La plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants critique l’attitude du gouvernement actuel, qui n’envisagerait aucune mesure visant à normaliser la condition enseignante, de plus en dégradante en Haïti.
« Il serait aussi inimaginable que, sous votre gouvernement, le nombre d’années d’expérience et le niveau académique des enseignantes et enseignants n’ont aucune valeur ; la protection sociale des enseignantes et enseignants n’est pas garantie ; l’accès à leur retraite est un luxe ; même après trente (30) ans de services, leur plan de carrière est inexistant », ajoute-t-elle.
L’article 77 du décret du 17 mai 2005, portant révision du statut dans la fonction publique, fait obligation à l’État de veiller à ce que la situation statutaire des fonctionnaires soit organisée selon le régime de carrière, évoque la Plateforme dans cette requête, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette démarche - de réclamer le statut particulier des travailleuses et travailleurs de l’éducation - est conforme aux procédures tracées par le dit décret aux termes des articles 77-1, 78, 79, 80, précise-t-elle, appelant le premier ministre à fixer, par arrêté, ce statut particulier.
Les travailleurs de l’éducation constituent une catégorie d’agents de la fonction publique, qui font partie d’un corps d’emploi déterminé, à partir d’une filière professionnelle transversale, nécessaire à la réalisation des grandes missions de l’État, souligne-t-elle.
Des démarches sans succès
Depuis 2010, plusieurs discussions ont eu lieu entre le gouvernement et les syndicats, dans le cadre de leur campagne pour une éducation publique de qualité pour toutes et pour tous, rappelle la Plateforme.
La présente lettre constitue une troisième étape de toute une série de mouvements, dont deux sit-in réalisés les 27 septembre et 4 octobre 2013, et une marche pacifique réalisée le 7 octobre 2013.
Ces actions ont été réalisées dans le cadre d’une mobilisation intensive, enclenchée pour forcer les autorités à prendre des mesures visant à valoriser la profession enseignante.
L’organisation syndicale espère de l’État une bonne compréhension des enjeux de la mobilisation des enseignantes et enseignants, sur tout le territoire de la république, en faveur de la normalisation de la condition enseignante en Haïti. [emb kft rc apr 15/11/2013 12:05]
[1] La Plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants comprend la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh), le Corps national des éducatrices et éducateurs haïtiens (Coneh), la fédération nationale des travailleuses et travailleurs en éducation (Fenatec).