P-au-P, 14 nov. 2013 [AlterPresse] --- La tension politique actuelle serait sur le point de faire éclater des violences, notamment dans les quartiers populaires, avertit la Commission épiscopale nationale justice et paix (Jilap), de l’église catholique romaine, dans son 48e rapport sur la violence dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, couvrant la période de juillet à septembre 2013.
Les autorités et les politiciens « veulent contrôler le terrain avec la force illégale. Ainsi, la violence peut-elle se manifester n’importe quand, selon les besoins de la conjoncture politique, comme lors des élections », indique le rapport transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Cette situation prouve que les pratiques de ces acteurs n’ont pas encore changé, fait ressortir le rapport de Jilap, signalant une plus libre circulation des armes, pour des raisons politiques, dans certains quartiers, comme à Cité Soleil, La Saline (périphérie nord) et Grande Ravine (secteur sud de la capitale).
Développer la moralité dans les actions politiques est le grand défi à relever, pour faire stopper la violence et pouvoir établir la paix, avance Jilap qui considère que des doutes surgissent, à ce niveau, à cause d’une absence de désarmement dans le pays.
La police nationale d’Haïti (Pnh) est impuissante à assurer la sécurité du pays, dans bon nombre de quartiers et sections communales, tandis que certains de ses agents se font, en outre, complices dans des actes d’insécurité, ajoute Jilap.
Elle déplore, du côté du gouvernement, l’absence d’une politique de sécurité publique efficace et d’une volonté de répondre aux besoins fondamentaux de la population.
A l’approche de l’éventuel processus électoral dans le pays, à qui profite la confusion ?, s’interroge la Commission nationale Justice et paix de l’église catholique romaine.
De juillet à septembre 2013, 284 cas de victimes de violence, dont 179 décès par balles, ont été enregistrés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, par rapport au trimestre précédent (avril, mai et juin 2013) qui avait le même nombre de victimes de violence, dont 183 décès par balles.
La quantité d’assassinats à l’arme blanche est de 35 cas, en 3 mois, alors que le chiffre de la période précédente s’élevait à 32.
Dans cette même période, le nombre de victimes du trafic routier est estimé à 53 cas, par rapport à 41 victimes au cours du trimestre précédent.
Des engins lourds de service de l’État sont souvent impliqués, dans plusieurs accidents de la route, comme le cas d’un camion du Service métropolitain de collette des résidus solides (Smcrs), qui avait heurté, mortellement, plus de 7 personnes, sans compter les blessés, à Delmas 95, en date du 30 juillet 2013.
Jilap appelle l’État à assumer ses responsabilités, en effectuant un désarmement effectif des personnes, ayant des armes à feu en circulation qui ne sont pas enregistrées régulièrement.
Les autorités doivent contrôler le commerce des armes et des munitions, préconise Jilap, souhaitant une révision et une adaptation, par le parlement, de différentes lois existantes sur le port d’armes, leur commerce et enregistrement. [emb kft rc apr 14/11/2013 12:10]