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Haïti-Vodou : Plus qu’une religion, un mode de vie

P-au-P, 11 nov. 2013 [AlterPresse] --- « Konesans vodou » (« Connaissance vodou » en français) est le titre d’un film documentaire, réalisé par Lys Ambroise et Edwige Balutansky, et présenté au local de la Fondation culture et connaissance (Fokal) dans la soirée du jeudi 7 novembre à un public intéressé et divers.

Ce film donne la parole aux actrices et acteurs du vodou, encore appelés les porteurs de la tradition, dans le but de permettre une meilleure mise en lumière des valeurs vodouesques.

Étudiants en sciences sociales, professeurs d’universités, élèves, habitués de Fokal, ont répondu au rendez-vous.

Une question de tradition

Si l’essentiel des rites et rituels vodous proviennent d’Afrique, d’autres restent des legs des premiers habitants de l’île Quisquéya, en particulier les Taïnos, à l’instar des ‘’Vèvè’’ qui sont des tracés faits avec de la farine (blanche ou/et de maïs) sur le sol et prennent une forme spéciale, selon l’Énergie ou loa à évoquer.

« Les ‘’vèvè’’ n’existent pas en Afrique, les africains les ont reçus des premiers peuples trouvés en Haïti », a expliqué Euvonie Georges Auguste, mambo (prêtresse), l’une des actrices du documentaire.

D’après les déclarations d’Euvonie Auguste, « on connaît à peine leurs sens ».

Ils sont des pratiques transmises aux taïnos par leurs ancêtres qui les ont transmises, à leur tour, à celles et ceux qui allaient être les prochains habitants de l’île Quisquéya.

Ils apportent une « charge énergétique aux ‘’peristil’’ [temple], ce qui permet aux loas d’entrer dans les initiés », nous dit Ginette Pérodin Mathurin, chercheure.

L’accès aux connaissances profondes de ces traditions passe par l’initiation, une étape grâce à laquelle l’intéressé apprend à se connaître.

Une façon de vivre

Erol Josué, hougan et directeur du bureau d’Ethnologie à Port-au-Prince, croit que « l’initiation est secrète et privée ».

« C’est décider de faire partie du mapou (arbre sacré du vodou) », continue t-il d’expliquer.

Il y a « une chambre secrète, il y a des paroles secrètes », toujours d’après Josué.

En clair, c’est « apprendre à vivre comme un esprit, parce que nous (les humains) sommes des esprits », déclare l’Ati national (chef du vodou) Max Beauvoir.

« L’initiation, c’est coucher avec les autres esprits », poursuit-il.

C’est entrer en harmonie avec l’Univers, avec Dieu, la nature.

« C’est un mode de vie », d’après les idées développées dans « Konesans vodou ».

Cette démarche, consistant à conduire sa vie selon un ensemble de règles et de normes, fait du « vodou une religion plus ancienne que la genèse, mais plus jeune qu’hier soir », poétise Erol Josué.

Le vodou reconnait 401 loas (esprit /énergie), une vision originale du monde, de l’univers, de l’homme et de Dieu. [srh kft gp apr 11/11/2013 08:00]