Par Edner Fils Décime
P-au-P, 08 nov. 2013 [AlterPresse] --- Il existe, désormais, un observatoire de la décentralisation, de la gestion des risques et désastres en Haïti (Odgrdh).
Sous les auspices de l’Association citoyens sans frontières (Csf), les activités de lancement officiel ont eu lieu, le jeudi 7 novembre 2013 à Delmas, en présence d’élus locaux et territoriaux de 2007, et de représentants d’institutions travaillant dans les domaines du droit citoyen, du genre, de la décentralisation et la planification urbaine, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Avec cet observatoire, Csf veut apporter, aux actrices et acteurs de la résilience en Haïti, « la décentralisation, [comme] une nouvelle doctrine pour maitriser le destin collectif », a-t-on expliqué lors du lancement.
L’ancien édile de la capitale, Muscadin Jean-Yves Jason, appelle à une nouvelle gestion des crises et des efforts à déployer contre les risques et désastres dans le pays.
Il est venu le moment de s’engager dans des transitions d’approche organisationnelle, écologique et dans les savoirs-faire et savoir-être, estime Jason.
Gestion des risques et décentralisation constituent un binôme fondamental dans tout projet de développement durable.
« La gestion des risques doit devenir une priorité locale, fondée sur un engagement politique clair - basé, essentiellement, sur la mobilisation des différentes institutions nationales concernées et, surtout, sur l’urgence d’une bonne gouvernance, intégrée dans la planification des politiques publiques et dans tout projet de développement socio-économique » soutient Jason.
Conception et vulgarisation de schéma de cohérence territoriale, plan d’occupation de sol, plan directeur territorial, plan local d’urbanisme, schéma documentaire d’information préventive, plan de sauvegarde communal, etc., sont quelques outils à mettre en œuvre dans les collectivités territoriales et locales, propose l’Odgrdh.
L’ « Ogrdh possèdera un centre de ressources sur la prévention des risques technologiques majeurs, qui va nous permettre de mettre en place des structures d’informations techniques et juridiques. Ces structures seront aussi mises à disposition des élus locaux, territoriaux et des acteurs principaux », annonce déjà le directeur exécutif de Csf.
La décentralisation prospective a été abordée, à l’occasion de l’activité du 7 novembre 2013, par le vice recteur à la recherche de l’université d’État d’Haïti (Ueh), Fritz Deshommes.
La problématique des risques et désastres, en contexte de crise, a fait l’objet d’une intervention du chef de département de géographie à l’Institut supérieur d’études et de recherches en Sciences Sociales/ Institut d’études et de recherches africaines (Iserss-Ierah), Michelet Clerveau.
L’Association citoyens sans frontières (Csf) préconise l’implication de l’Ueh, à côté de ses actions de « plaidoyer pour la préparation d’une stratégie globale et intégrée de la prévention, la mise en perspective de l’intercommunalité dans la gestion des risques et désastres », etc.
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a montré « l’inexistence de structures de services de qualité à la population ainsi que celles de la gestion des risques ».
Voilà pourquoi la Csf entend, désormais, faire « la promotion et la facilitation du processus de décentralisation, ainsi que la gestion des risques comme toile de fond de ses activités ».
La démarche, poursuivie par la Csf, consisterait à « repenser les outils juridiques des aléas naturels, dans une société faible, pour nous sortir des sentiers battus, pour une meilleure coordination, pour une meilleure prévention ».
Créée en 2002, la Csf est dirigée par l’ancien maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean-Yves Jason. [efd kft rc apr 08/11/2013 9:00]