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Francophonie (Haïti)-Langues : Deux Camerounais et un Rwandais primé à la 9e édition du prix Kadima

Aucun ouvrage récompensé sur le Créole d’Haïti

P-au-P, 07 nov. 2013 [AlterPresse] --- Aliou Mohamadou et Emmanuel Mbenda sont les deux Camerounais lauréats, à côté du Rwandais François-Xavier Gasimba Munezero, de la 9e édition du prix Kadima des langues africaines et créoles, après délibérations du jury, les lundi 28 et mardi 29 octobre 2013 à Paris, siège de l’organisation internationale de la Francophonie (Oif), apprend AlterPresse.

Avec son « Dictionnaire des mots grammaticaux et dérivatifs du peul (parlers du Fuuta-Tooro) », de 217 pages, Mohamadou remporte la palme dans la catégorie langue et description linguistique.

Ce livre « est l’un des rares dictionnaires africains exemplifiés sur les morphèmes grammaticaux. Il est constitué d’un corpus de plusieurs textes, provenant de l’une des principales variantes dialectales du peul, le pulaar du Fuuta-Tooro, parlé en Mauritanie, au Sénégal et dans l’ouest du Mali », indique un communiqué de l’Oif.

Primé comme meilleur ouvrage de traduction, « Proverbes bassa » est le titre du recueil, de Emmanuel Mbenda, de 323 poèmes, produits en langue Bassa.

Il s’agit d’« une référence culturelle et identitaire et un exemple à suivre », selon l’Oif.

Comprise comme « modalité dialectale générale (…), la langue de l’ouvrage fait attention aux différents contextes linguistiques et, à partir d’eux, retrouve le ton général de la pensée, de la phrase et des mots ».

Munezero arrive en tête de la catégorie littérature, avec un recueil de 17 poèmes « Ibiruhuko » (Les Vacances) écrit en kinyarwanda.

Ces poèmes constituent « une carte » permettant de connaitre le Rwanda. Ils mettent à jour l’intention de l’auteur de « montrer que la littérature rwandaise, en particulier la poésie, a survécu aux aléas de l’Histoire, aux intempéries de l’impérialisme culturel et de la mondialisation », signale le communiqué de l’Oif.

19 ouvrages - touchant au total 12 langues africaines et créoles, dont le peul, dans ses variantes fulfulde et pulaar, le swahili, le lingala, le kikongo, le wolof et le Créole haïtien - ont été soumis à l’appréciation des jurés de cette édition, dont la présidence a été assurée par l’ écrivain Cheikh Hamidou Kane et le Professeur Sozinho Francisco Matsinhe, secrétaire exécutif de l’Académie africaine des langues.

Toutefois, aucun ouvrage sur le Créole d’Haïti n’a été récompensé.

Le Prix Kadima a été créé, en 1989 par l’Oif, en mémoire de l’ « apport considérable, dans le domaine de la linguistique », du linguiste congolais Kadima Kamuleta, « à la connaissance sur l’Afrique, en général, et sur la République démocratique du Congo (Rdc) en particulier ».

Décerné tous les 2 ans aux auteurs d’œuvres inédites - produites dans des langues africaines et créoles déterminées (ou en français, dans le cas d’une traduction), ce prix de l’Oif ambitionne de « valoriser et (…) promouvoir les langues africaines et créoles, en encourageant les recherches appliquées et les efforts de création littéraire et de traduction ». [efd kft rc apr 07/11/2013 9:10]