P-au-P, 05 nov. 2013 [AlterPresse] --- Trois ministres du gouvernement de Laurent Salvador Lamothe sont attendus, ce mardi 5 novembre 2013, au Palais législatif, en vue de répondre à une interpellation de 16 sénateurs, mécontents de la gestion de l’actuelle administration politique dirigée par Joseph Michel Martelly.
Les titulaires de la justice, Jean Renel Sanon, de l’intérieur, David Bazile, et des affaires étrangères, Pierre Richard Casimir, qui porte également le chapeau de ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, sont les trois ministres dans le viseur des sénateurs interpellateurs.
Parmi les 16 sénateurs, qui ont paraphé la lettre d’interpellation, figurent des proches de Michel Martelly, à l’image des sénateurs Wenceslas Lambert (Sud-Est) et Lucas Sainvil (Nord-Ouest).
La décision d’interpeller ces ministres a été prise le vendredi 25 octobre 2013, soit 48 heures après la libération de Me André Michel, farouche opposant au régime de Martelly.
Les 16 sénateurs seraient disposés à renvoyer les ministres par un vote de censure.
Des rumeurs font état de manœuvres de la présidence pour empêcher un vote de non confiance à ces 3 ministres du gouvernement Lamothe.
Entre-temps, plusieurs voix se sont élevées en faveur de la gestion, notamment des ministres de l’intérieur et des affaires étrangères.
Des membres de la fédération nationale des conseils d’administration de sections communales d’Haïti (Fenacah) parlent de "bonnes relations" de Bazile avec les paysans.
Le renvoi de Casimir - qui aurait entamé divers pourparlers diplomatiques dans la région contre le processus visant à déchoir de la nationalité dominicaine plusieurs milliers de Dominicaines et de Dominicains - serait "un mauvais signal" à la République Dominicaine, arguent, de leur côté, plusieurs ambassadeurs en fonction et d’anciens diplomates d’Haïti.
Le 23 septembre 2013, la cour constitutionnelle dominicaine a prononcé une sentence déclarant apatrides plusieurs milliers de personnes, nées à partir de 1929 sur le territoire de la République Dominicaine.
L’opinion suit avec beaucoup d’attention la suite des événements, au terme de l’interpellation du jour.
L’interpellation des 3 ministres du gouvernment Lamothe tombe dans un contexte, marqué par l’assassinat, dans l’après-midi du lundi 4 novembre 2013 à Fort National (quartier surplombant la capitale au nord-est), de Garry Laguerre, un garde du corps du sénateur John Joël Joseph (Ouest), un parlementaire qui figure parmi les voix contestataires de l’actuelle administration politique. [jep kft rc apr 05/11/2013 10:25]