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Haïti-Rép. Dom. : L’Etat de droit est en agonie en territoire voisin, selon les Jésuites

P-au-P, 31 oct. 2013 [AlterPresse] --- La sentence de la cour constitutionnelle dominicaine, de déchoir plusieurs milliers de citoyennes et citoyens dominicains de leur nationalité dominicaine, est inconstitutionnelle et affecte au plus haut point l’État de droit en République Dominicaine, estime le réseau des Jésuites pour les migrantes et migrants de la sous-région Caraïbes (Rjm Caraïbes).

« La sentence ne cadre pas avec la Constitution de notre pays. D’ailleurs, 2 juges de cette même cour l’ont déclaré [publiquement] », affirme le prêtre jésuite catholique romain, Mario Serrano Marte, directeur national du Rjm en République Dominicaine, en conférence de presse à Tabarre (municipalité au nord-est de la capitale), le mercredi 30 octobre 2013.

La sentence affecte tout le cadre judiciaire, ajoute Serrano Marte.

Le réseau des jésuites pour les migrantes et migrants décide de supporter « toutes les actions de l’organisation Dominicanos por derecho pour défendre le droit à la nationalité de leurs compatriotes », souligne-t-il à cette conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

La conférence de presse a été donnée au terme d’une rencontre annuelle du réseau jésuite pour les migrantes et migrants de la sous-région Caraïbes (RJM Caraïbes), déroulée à Port-au-Prince du lundi 28 au mercredi 30 octobre 2013.

Le dimanche 17 novembre 2013, une grande rencontre sera organisée par Dominicanos por Derecho avec les Dominicaines et Dominicains, affectés par la décision de la cour constitutionnelle dominicaine, ainsi qu’avec les organisations de droits humains en vue d’une mobilisation générale, informe Serrano Marte.

Le réseau lance un appel à tous les États des Caraïbes et de l’Amérique latine pour qu’ils prennent position pour les droits humains et contre la décision « raciste, xénophobe » de l’État dominicain, quasiment pris en otage par les forces nationalistes d’extrême droite.

La sentence de le cour constitutionnelle dominicaine, de déchoir plusieurs milliers de Dominicaines et de Dominicains de leur nationalité dominicaine, est l’aboutissement de tout un processus, mis en place, depuis quelques années, par des nationalistes dominicains qui arrivent à contrôler les registres civils, la migration, le ministère des affaires étrangères, la junte centrale électorale, relève le jésuite haïtien, Antoine Lissaint, directeur national du Service jésuite aux migrantes et migrants en Haïti.

Le Rjm espère que la cour interaméricaine des droits humains (Cidh) casse cette décision des autorités dominicaines.

Justement, la Cidh va enquêter sur le dossier en République Dominicaine, a résolu le conseil permanent de l’organisation des États américains (Oea), au cours d’une session ordinaire le mardi 29 octobre 2013.

L’Oea va s’efforcer de trouver une solution consensuelle impliquant les deux républiques de l’île d’Haïti, affirme son secrétaire général, le Chilien Jose Miguel Insulza. [efd kft rc apr 31/10/2013 8:55]