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Haïti-Politique : Interpellation, pour le 5 novembre, de 3 ministres

Plusieurs parlementaires très remontés contre Martelly

P-au-P, 28 oct. 2013 [AlterPresse] --- Face aux dérives de l’actuelle administration politique, le sénat décide d’interpeller, pour le mardi 5 novembre 2013, les ministres de la justice Jean Renel Sanon, celui de l’intérieur David Bazile et celui des affaires étrangères Pierre Richard Casimir, qui porte aussi le chapeau de titulaire du ministère des Haïtiens vivant à l’étranger, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Plusieurs parlementaires continuent de dénoncer l’attitude autoritaire du président Joseph Michel Martelly.

Ce dernier n’aurait pas une compréhension claire des actuels principes politiques servant de fondements aux pouvoirs de l’État, estiment-ils.

« On comprend que le président ne maitrise pas sous quel régime politique on est en Haïti », s’inquiète le président de la chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, au cours d’une conférence tenue au local du parlement le vendredi 25 octobre 2013, sur les différents écarts de l’actuelle administration politique.

Au centre des idées du député Tholbert Alexis, la lettre adressée, au début du mois d’octobre 2013, à la présidente ad hoc de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), Nonie Mathieu, lui demandant de rester à son poste, en dépit du fait que son mandat soit arrivé à terme et que le sénat ait déjà voté des remplaçants, selon ses attributions constitutionnelles.

Contrairement aux prérogatives constitutionnelles, le président Martelly décide de revenir sur tout le processus ayant abouti au vote, le 3 septembre (2013), de 10 juges pour renouveler les principaux fonctionnaires de la Cscca.

Le 3 septembre 2013, les sénateurs ont reconduit deux anciens conseillers, Nonie Mathieu et Arol Élie, et ont élu 8 nouveaux membres : Fritz Robert Saint Paul, Saint Juste Monprévil, Rogavil Boisgène, Neltha Marie Fethière, Volmar Demesyeux, Jean Ariel Joseph, Marie Frantz Mondésir et Mehu Mélius Garçon.

La Constitution ne reconnaît à la présidence de la république qu’un droit de publication des noms des juges, élus par parlement, dans le journal officiel Le Moniteur, en ce qui à trait à ce dossier.

En guise d’argument, Martelly s’appuie sur un problème de fonctionnement de la Cscca, qui avait permis aux anciens juges de la cour de rester en poste environ 20 mois après leur mandat.

« Le président n’a nul droit d’entrer dans le processus d’élection au sénat », rappelle Jean Tholbert Alexis.

Pour sa part, le député Levaillant Louis-Jeune « rappelle à l’attention du peuple haïtien que le président Martelly n’est pas à sa première dérive ».

Ce dernier appelle les « organisations populaires, la population, la société civile, les partis politiques à la mobilisation pour empêcher Martelly de retourner le pays dans la dictature ».

Pour le président du sénat, Simon Dieuseul Desras, « le pays n’a plus de place pour la dictature », dénonçant ainsi les velléités de Martelly de s’ériger en « chef suprême ».

« Les citoyens de la cité sont menacés (…) ils subissent des abus de justice et de pouvoir », avertit Desras. [srh kft rc apr 28/10/2013 15:05]