P-au-P, 25 oct. 2013 [AlterPresse] --- La faculté des sciences humaines et de l’éducation de l’Université de la république orientale de l’Uruguay déclare « se solidariser avec le peuple haïtien et supporter la demande internationale du retrait des troupes de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) », dans une déclaration, publiée sur son site internet et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette action est conforme à l’article 2 de la loi organique, la tradition et les accords historiques de l’Uruguay et de son université : avec les principes de paix entre les nations, ainsi que contre l’intervention dans les affaires internes et dans le droit à l’autodétermination des peuples, souligne le conseil de direction de cette faculté.
Datée du mercredi 16 octobre 2013, cette déclaration fait suite à la visite du sénateur Jean Charles Moïse à l’Université de ce pays, le 4 octobre, et d’une délégation haïtienne, le 14 octobre.
Le dirigeant du comité démocratique haïtien en Argentine, Henry Boisrolin, a accompagné le sénateur dans sa visite qui l’a amené à rencontrer la commission des affaires étrangères du parlement uruguayen et le président José Mujica.
Le conseil de la faculté des sciences humaines et de l’éducation de l’Université de la république orientale de l’Uruguay déclare s’appuyer sur la gravité des dénonciations sur la situation interne d’Haïti, avec la présence de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah). Il appelle à la fin de la prolongation, indéfinie, de la présence des forces onusiennes.
« Haïti ne représente pas une menace pour la paix et la sécurité internationale », tance le document du conseil pour délégitimer la présence des soldats sur le sol haïtien.
Pour la faculté de l’université uruguayenne, ces interventions successives de l’Organisation des Nations Unies (Onu) sur le sol haïtien, depuis plus d’une décennie, n’ont jamais réussi à assurer la stabilité interne à Haïti.
Elle dénonce également « la prolongation de situation de précarité, de faim et de misère, que vivent des milliers d’hommes, de femmes, d’adultes et enfants » depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
La propagation du choléra, par la présence étrangère sur le sol haïtien, et la non-reconnaissance du droit à l’indemnisation des victimes révèlent d’autres limites de l’aide humanitaire et de l’intervention de la communauté internationale, selon la faculté des sciences humaines et de l’éducation de l’université de l’Uruguay.
Depuis quelques années, des parlementaires uruguayens plaident pour un retrait de la Minustah, des soldats de leur pays.
De leur côté, le comité démocratique haïtien en Argentine et la coordination pour le retrait des troupes en Uruguay sont très actifs dans la mobilisation anti-Minustah en Amérique latine. [efd kft rc apr 25/10/2013 13:45]