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Haïti : Résultats préliminaires d’une étude sur la société civile et résilience en contexte d’État fragile

Les cyclones, les inondations, les sécheresses, les tremblements de terre et le manque de services publics, sont les problèmes les plus importants, aux yeux de personnes interrogées à Marbial (Sud-Est).

« Pour faire face à ces situations, il faut qu’une communauté ait des mécanismes en place pour planifier et bien se préparer aux chocs », ont découvert les chercheurs, en guise de recommandation des personnes interrogées.

Par Edner Fils Décime

P-au-P, 31 oct. 2013 [AlterPresse] --- L’organisation non-gouvernementale allemande, Welthungerhilfe (Whh, Agro Action allemande) a présenté, le jeudi 24 octobre 2013 à Port-au-Prince, les résultats préliminaires d’une recherche universitaire titrée « la promotion de la société civile dans des conditions de fragilité étatique et sa contribution à l’augmentation de la résilience ».

Conduite du 2 août au 20 octobre 2013, par le centre pour le développement rural (Sle, en allemand) de l’université Humboldt de Berlin et l’Université d’État d’Haïti, cette étude a été réalisée dans trois communautés : Port-au-Prince (Ouest), Jacmel (Sud-Est) et Ouanaminthe (Nord-Est).

« Comment peut-on améliorer notre approche pour travailler avec plus d’efficacité dans la situation actuelle en Haïti. C’est pourquoi, nous avons mobilisé l’université Humboldt de Berlin et les facultés de sociologie de l’université d’État d’Haïti pour faire cette étude », justifie Dirk Guenther, directeur régional de Whh.

Les résultats de la recherche doivent participer à l’ « amélioration de la planification et de la mise en œuvre des activités de la Whh dans le domaine de la promotion de la société civile en Haïti ».

Ils seront aussi intégrés « au travail stratégique et conceptuel » de l’Ong, informe Anja Kühn, chef d’équipe des universitaires allemands.

Extrait des résultats préliminaires

Ce sont les cyclones, les inondations, les sécheresses, les tremblements de terre et le manque de services publics, qui sont les problèmes les plus importants, selon la perception des personnes interrogées dans le quartier de Marbial (département du Sud Est).

Les conséquences sont donc des pertes en vies humaines, en têtes de bétail, maisons détruites et jardins / plantations dévastés.

« Pour faire face à ces situations, il faut qu’une communauté ait des mécanismes en place pour planifier et bien se préparer aux chocs », ont découvert les chercheurs, en guise de recommandation des personnes interrogées.

Il existe une interconnexion, trop faible, entre les organisations communautaires de base (Ocb). De surcroît, la tendance à collaborer avec des autorités locales est mitigée.

En général, les habitantes et habitants des communautés sont solidaires entre eux au moment des catastrophes, signale l’étude.

En ce qui concerne l’apprentissage communautaire, en général, et la mémoire collective, en particulier, les habitantes et habitants des communautés ont une « conscience sur les catastrophes passés (jusqu’en 1950) », tandis que le savoir des personnes âgées aide également.

Au niveau des degrés de participation, 5 types ont été identifiés.

La participation peut être passive, consultative, fonctionnelle, interactive ou auto-mobilisatrice.

Cependant la promotion de la société civile ne peut s’en tenir que dans les cas de participation consultative, fonctionnelle et interactive. Ceci est dû au niveau de structuration des Ocb.

L’étude a identifié de bonnes pratiques dans les activités de Whh avec les Ocb, telles « la différenciation concernant les capacités et compétences de l’Ocb et l’adaptation des mesures à leurs besoins ; [le processus d’] informer, d’inviter et de laisser participer la communauté avant et pendant la réalisation du projet ».

Par exemple, dans le domaine de la protection civile, la formation communautaire, le plan de contingence, les analyses des risques ont apporté une contribution non moins importante à la résilience de la population concernée, en réduisant les pertes humaines et animales, les dégâts et la perte des récoltes.

Au total, 136 entretiens ont été réalisés auprès des organisations communautaires de bases, des actrices et acteurs étatiques, des organisations de la société civile, du personnel de Whh, de la population, etc.

Des représentants étatiques, l’ambassade d’Allemagne, des bailleurs et des partenaires de Agro Action allemande ont assisté à la présentation des résultats préliminaires de l’étude, le 24 octobre 2013.

Avec trente huit ans de présence en Haïti, Agro Action Allemande (vieille de 50 ans) intervient dans les domaines agricoles, de sécurité alimentaire et d’appui à la société civile. [efd kft rc apr 31/10/2013 11:10]