P-au-P, 24 oct. 2013 [AlterPresse] --- Le président haïtien Joseph Michel Martelly et le vice-président étasunien, Joseph Biden, ont retenu le dialogue comme voie pour aboutir à des élections rapidement, selon deux communiqués transmis à la presse par la présidence haïtienne et l’ambassade américaine à Port-au-Prince.
Les deux hommes se sont entretenus, au téléphone le mercredi 23 octobre 2013, une journée politiquement agitée en Haïti après les remous suscités par l’arrestation "illégale et arbitraire" (la veille) de Me. André Michel, farouche opposant à l’actuelle administration politique.
Deux communiqués, pratiquement identiques, font état d’une discussion aimable, ponctuée de félicitations, remarques et engagements.
Martelly et Biden ont convenu de la « nécessité d’un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes de la vie nationale, afin que les élections puissent se tenir au plus vite », suivant les deux communiqués acheminés à la presse.
Le vice-président américain, Joseph Biden, a, de son côté « félicité le président Martelly pour ses efforts à travailler avec le Parlement haïtien et les partis politiques, pour résoudre les problèmes non résolus et soutenir le travail du Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep) à fixer une date pour les élections ».
Biden a réaffirmé l’engagement des États-Unis d’Amérique dans le processus de reconstruction d’Haïti, « salué les efforts de Martelly pour le renforcement des institutions démocratiques et la consolidation du pouvoir du parlement haïtien ».
Dans la réalité, les actions de Martelly tendent plutôt à affaiblir les institutions démocratiques et à méconnaître les prérogatives du parlement, comme le refus, à date, de donner suite au choix (fait par le sénat) des 10 membres de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), observent différents secteurs.
Depuis le début de l’exercice fiscal 2013-2014, le 1er octobre dernier, personne ne sait comment les comptes de l’État sont contrôlés par des membres de la Cscca, dont le mandat est expiré.
Pour sa part, le président Martelly a porté à l’attention du vice président étasunien que son gouvernement a fait « des efforts dans la lutte contre la corruption ».
Cet entretien téléphonique a eu lieu, dans un contexte où des risques de rupture du dialogue - envisagé par Martelly avec les partis politiques et le parlement - ont émergé avec l’arrestation d’un opposant au pouvoir, l’avocat André Michel, libéré dans l’après-midi du 23 octobre 2013. [srh kft rc apr 24/10/2013 15:10]