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24 octobre, journée des Nations Unies

Haïti-Onu : Un bilan, entre réussites, échecs et regrets, exprimé par Sandra Honoré

P-au-P, 24 oct. 2013 [AlterPresse] --- A l’occasion de la célébration de la journée des Nations Unies, ce jeudi 24 octobre 2013, la représentante du secrétaire général en Haïti, la Trinitéenne Sandra Honoré s’est gardée de tout bilan tranché, exprimant, en même temps, de simples regrets sur les ravages meurtriers du choléra dans le pays caribéen, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Ce 24 octobre ramène les 68 ans de l’entrée en vigueur de la Charte de l’Organisation des Nations Unies (Onu), une date de bilan et perspectives.

« Je crois que, comme pour toute entreprise humaine, le panorama est un panorama de réussites et d’échecs. L’important, c’est que nous continuons à travailler pour que nous améliorions ce que nous produisons et les résultats que nous avons », déclare Sandra Honoré, en conférence de presse à la base logistique de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).

La Minustah, bien que décriée et objet d’une tolérance mitigée de la part du président Michel Martelly - qui cherche, par des voies contestées, à la remplacer par une force nationale -, a bénéficié d’une prolongation d’un an de son mandat par le Conseil de sécurité, le 10 octobre 2013.

Cette mission de maintien de la paix, dans le pays depuis 2004, est pointée pour corruption par Transparency international, dans un rapport récent, fort accablant pour les missions de ce genre sur la planète.

Néanmoins, pour Sandra Honoré, « les Nations Unies sont le reflet de ses États membres, de sorte que les résultats et l’acquis de travail des Nations Unies sont, en effet, les résultats de ses États membres », rappelant qu’Haïti est l’un des pays fondateurs de l’Onu.

Pourtant, le sénat haïtien, insatisfait des résultats de la Minustah, a, en 2011, pris une résolution exigeant son retrait.

Il ne s’agit que d’un « courant d’opinion », comme beaucoup d’autres circulant « au niveau des autorités et de la citoyenneté », selon la réponse de la Trinitéenne, affirmant que le Conseil de sécurité en a « pris acte ».

« Les pays, qui ont été hôtes de mission de la paix, ont tous, d’une certaine façon, apprécié et mis l’accent sur les éléments positifs que ces missions ont pu laisser », avance Honoré.

La Minustah travaille, en Haïti, à « appuyer les efforts de stabilité et jeter les bases du développement durable », dit-elle.

L’un des plus grands défis, pour l’Onu dans le monde, reste de « faire du développement durable une réalité », reconnaît le secrétaire général des Nations Unies, le Sud-coréen Ban Ki-moon, dans une déclaration à l’occasion de ce 24 octobre 2013.

Peter de Clercq, coordonnateur de l’action humanitaire en Haïti, admet qu’à ce niveau là, « il reste encore beaucoup à faire ».

« Parce qu’on a beaucoup souffert de cette période, qui était dominée complètement par le contexte humanitaire », concède-t-il, précisant que la priorité doit être désormais « le renforcement du rôle du gouvernement ».

Par ailleurs, en plus de plusieurs cas de violations de droits humains, la Minustah est accusée d’avoir introduit le choléra en Haïti, une épidémie qui, depuis le 18 octobre 2013, a déjà fait plus de 8 mille morts.

Les Nations Unies continuent de nier toute implication et de refuser des compensations aux victimes qui en réclament. Une plainte a, ainsi, été déposée contre l’organisation à New York.

Sandra Honoré dit, pour sa part, « regretter les morts et les personnes qui ont été affectées par le choléra », avant de rappeler l’appui des Nations Unies à la lutte contre l’épidémie.

Un appui jusqu’ici insuffisant.

Entre janvier et septembre 2013, le choléra a fait 41 mille victimes, dont 360 morts, selon des chiffres officiels.

Le problème profond, favorisant la propagation de l’épidémie, d’un système d’assainissement défaillant n’est toujours pas résolu. [kft rc apr 24/10/2013 14:15]