Correspondance Ronel Odatte
Savanette, 24 oct. 2013 [AlterPresse] --- Gertain Pierre : c’est le nom d’un adolescent de treize ans, décédé le mardi 22 octobre 2013 des suites de vomissement et de diarrhées au Centre de traitement de choléra (Ctc) de Savanette à 24 km de la ville de Lascahobas (département du Plateau central).
Issu de la localité de Ravin Pal (1re section de Colombier, commune de Savanette), l’enfant a rendu l’âme quelques heures après son admission au Ctc de l’hôpital de Savanette, confirme un membre du personnel.
Le cas de cet enfant illustre une situation qui ne cesse point de se compliquer.
En moins de 48 heures, plus d’une vingtaine de personnes ont été hospitalisées en début de semaine. Dans l’après-midi du mardi 22 octobre 2013, des patients arrivaient encore au Ctc de Savanette.
« Les pluies incessantes dans la zone ainsi que le manque d’éducation et de formation seraient les causes principales de cette recrudescence de la maladie », analyse Sadrack Dorléan, journaliste/correspondant de la Radio Vwa Peyizan (Rvp).
Selon lui, les gens minimisent les graves dangers, que représente le choléra, et négligent les principes d’hygiène.
Avec deux sections communales et 152 localités, la commune de Savanette ne dispose que d’un seul centre de traitement de choléra pouvant accueillir entre 10 à 15 personnes, constate l’agence en ligne AlterPresse.
Les dirigeants du ministère de la santé publique et de la population (Mspp) devraient se pencher sur la situation du Ctc de Savanette, souhaite l’administrateur de l’hôpital public de Savanette, Wikenson Mésadieu.
« La situation est très précaire. Il nous faut de l’aide. Pour l’heure, nous avons besoin de lits, d’un plus large espace pour accommoder les patients et davantage de personnel pour faire face à cette remontée spectaculaire de l’épidémie dans la commune », explique l’administrateur.
A Savanette, les habitantes et habitants sont très préoccupés de l’ampleur de l’épidémie de choléra.
Mathurin Vilfrant, père de 4 enfants, affirme être inquiet pour l’avenir des habitantes et habitants, à cause de la propagation de la maladie.
« Celles et ceux, qui habitent dans les zones reculées, sont ignorés par les responsables. Personne ne sait de quoi ils vivent ni comment ils évoluent quotidiennement », s’indigne-t-il.
Pour bon nombre de gens, se faire soigner par un médecin est un luxe, alors que l’État a pour devoir de s’assurer que tout le monde ait accès aux soins de santé.
Dans certaines localités de la section de la Haye (commune de Savanette), lorsqu’une personne tombe malade, les « houngans » (prêtres du vodou) sont les premiers à être consultés.
Une tendance, que l’on retrouve un peu partout dans le pays.
Savanette est une commune d’Haïti, située dans le département du Centre, dans l’arrondissement de Lascahobas, à 89 kilomètres de Port-au-Prince. [ro kft rc apr 24/10/2013 10:55]