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Haïti-Ressources minières : Des études d’impact environnemental nécessaires, avant toute décision d’exploitation des mines

préconise un rapport

Une fois soumis à l’exploitation minière, les sites choisis sont inaptes à l’agriculture et au tourisme.

Des mesures de protection, concrètes et adaptées, doivent être prises face aux impacts de toute activité minière envisagée, souligne un rapport produit par le Centre scientifique pour la participation publique (Csp2) pour Oxfam America.

P-au-P, 24 oct. 2013 [AlterPresse] --- Il est indispensable de conduire des études d’évaluation de la capacité d’Haïti, avant toute éventuelle exploitation minière liée à de grands risques d’impacts environnementaux, indique un document élaboré par le Centre scientifique pour la participation publique (Csp2) pour Oxfam America.

« L’exploitation minière en Haïti : étude de la capacité et de réactivité haïtienne » : tel est le titre du document, présenté, le mercredi 23 octobre 2013, à la presse par l’auteur de ce rapport, Stuart Levit du Csp2, expert en droit environnemental.

Ce rapport encourage une étude d’impact environnemental, visant à évaluer les impacts environnementaux et écologiques, directs et indirects, liés à l’activité minière, en intégrant des critères culturels et sociaux.

En vue de préserver l’environnement, notamment les dégradations de l’eau, de l’air et des sols, des standards doivent s’appuyer sur des savoirs à jour et pertinents dans le contexte haïtien.

La mise sur pied d’une évaluation de stratégie environnementale (Esa) pourrait permettre de réguler l’exploitation minière.

La protection de la santé humaine et la préservation de l’environnement doivent être au centre de la régulation et de la réglementation des exploitations minières, souligne le document.

« Il faut une régulation des mines, avec des réglementations intelligibles et reconnues par les différents acteurs, ainsi qu’une véritable compétence gouvernementale dans l’évaluation et la régulation, avec l’appui d’agences indépendantes », lit-on.

Une gestion globale des sols et une réglementation institutionnelle sont nécessaires pour une prise en compte de la dissémination des gisements minéraux sur l’ensemble du territoire, en Haïti.

L’État doit s’assurer de sa capacité à réguler l’exploitation minière, avertit Levit, estimant que cette industrie nouvelle, dans le pays, nécessiterait la mise en place de dispositions stratégiques de développement.

Le gouvernement actuel s’est dit prêt à s’investir à fond dans l’exploitation minière, dans un contexte où il n’existe aucune emprise réelle sur les pratiques minières.

« Je ne crois pas que le gouvernement haïtien ait la capacité d’exploiter les mines dans le pays », pense Levit, qui encourage des débats publics approfondis sur la question minière.

Attirant l’attention sur les risques néfastes de l’exploitation minière, il avance que celle-ci exclut toute autre exploitation durant une période de 30 ans.

Les sites, une fois soumis à l’exploitation minière, seront inaptes à l’agriculture et au tourisme.

« Je doute fort qu’un site minier soit capable d’être réhabilité pour la culture des produits agricoles comme le café », explique-t-il.

Le pire, c’est que les effets des exploitations des sites miniers débordent même l’espace exploité.

Des mesures de protection, concrètes et adaptées, sont à prendre face aux impacts de l’activité minière, indique le document appelant, éventuellement, le gouvernement à disposer préalablement des ressources nécessaires pour autoriser, surveiller et superviser l’exploration minière en Haïti. [emb kft rc apr 24/10/2013 10:00]