P-au-P, 23 oct. 2013 [AlterPresse] --- L’avocat André Michel a été conduit, ce 23 octobre, au tribunal de première instance de Port-au-Prince où il doit être entendu par le commissaire du gouvernement, Francisco René.
Pour l’instant, René n’est pas encore arrivé (11 heures 40 locales).
Le commissaire du gouvernement reproche à André Michel d’avoir refusé d’obtempérer à la demande des forces de police qui souhaitaient hier 22 octobre fouiller son véhicule sans juge de paix.
Entre temps, André Michel n’a lancé que deux mots à la presse : « solide, déterminé ».
L’avocat se trouve à la greffe du tribunal où il reçoit la visite de quelques confrères avocats venus lui témoigner leur soutien.
L’un d’eux, Gervais Charles, assimile l’affaire à « une machination politique ». Selon l’ancien membre de l’équipe de campagne présidentielle de Michel Martelly, le retard du commissaire René serait une manoeuvre dilatoire visant à retenir un jour de plus André Michel en prison.
Il y avait « un plan pour arrêter André Michel », affirme Me Reynold Georges, mais celui-ci a échoué. Les instigateurs de ce plan n’ont « pas le choix » et doivent libérer André Michel, poursuit-il.
Reynold Georges n’a pas voulu donner des précisions sur ces prétendus instigateurs, indiquant simplement qu’ils « ne s’attendaient pas a cette mobilisation de soutien » en faveur de Michel.
« C’est sûr que l’ordre vient d’une autorité politique », réagit pour sa part Me Samuel Madistin. Selon lui, cette arrestation est la preuve que le pouvoir en place a recouru à la répression et on devrait s’attendre au pire dans l’avenir.
Le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Carlos Hercule s’est brièvement entretenu avec les avocats présents leur promettant un mot d’ordre avant la fin de la journée. « Tenez bon et continuez à vous mobiliser dans la discipline », déclare-t-il.
Turneb Delpé du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) est arrivé sur les lieux ainsi que le senateur Moise Jean Charles appelant à la mobilisation pour renverser le président Michel Martelly.
Une dizaine de personnes protestent sous les yeux des agents de la police nationale qui ont mis en place un important dispositif de sécurité. Des soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) sont également remarqués. [efd kft gp apr 23/10/2013 11 :40]