P-au-P, 22 oct. 2013 [AlterPresse] --- L’épidémie de cholera affiche une tendance à la hausse, alors que des inondations ont été enregistrées dans deux départements et que les conditions sanitaires dans les camps de personnes déplacées restent précaires, indique le dernier bulletin du bureau des Nations Unies de coordination des affaires humanitaires (Ocha) en Haïti.
En septembre 2013, trois cents (300) nouveaux cas ont été enregistrés par rapport au mois d’aout, soit 5,600 contre 5,300, signale le bulletin.
Depuis janvier 2013, le choléra a infecté un peu plus de 41 mille personnes, faisant 360 décès.
La plupart des victimes de septembre vivent dans la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest).
En dépit d’un nombre peu élevé de cas, les Nippes (autre partie du Sud-Ouest), le Sud Est et le Nord Est, « où les capacités de prise en charge sont limitées », connaissent des taux de létalité plus élevés globalement, précise le bulletin.
Par ailleurs, l’Artibonite, premier foyer de l’épidémie est aussi le département qui a connu le plus grand nombre de cas depuis octobre 2010.
Toutefois, , bien que très élevés, les taux d’infection et de mortalité demeurent plus bas que ceux enregistrés les années précédentes, selon Ocha.
Entre-temps, les conditions précaires n’ont pas beaucoup évolué.
Les averses des 4, 6 et 11 septembre 2013 ont fait 852 familles sinistrées dans l’Artibonite et le Centre. La fin de la saison cyclonique est, en principe, pour le 30 novembre et le temps peut se gâter à nouveau d’ici là.
« 65 pour cent des communes de l’Artibonite sont à risque d’inondation et 50 pour cent d’entre elles sont menacées par les glissements de terrain », souligne Ocha.
« La coupe abusive du bois pour la confection du charbon, l’absence de politique de reboisement et la prolifération de constructions anarchiques a également aggravé la fragilité du département du Centre ».
Les camps de personnes déplacées du séisme de janvier 2010 font partie des zones particulièrement vulnérables.
Ces camps, qui se concentrent, pour la plupart, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, abritent encore 172 mille personnes. Elles sont exposées aux expulsions forcées, à la violence des gangs et aux risques d’infections au choléra.
« 15 pour cent de la population des camps, soit 45,000 personnes, ne disposent pas de latrines, tandis que moins de 5 pour cent des camps bénéficient de services de gestion des déchets », fait savoir Ocha.
« A cela, s’ajoutent des problèmes d’hygiène, liés à la vidange partielle des latrines, au manque de désinfection systématique des latrines ainsi qu’au phénomène de défécation en plein air, identifié dans 58 pour cent des sites de déplacement », souligne Ocha sur la foi d’une enquête du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) conduite en septembre 2013.
50% de la population des camps pourraient contracter le choléra, si les conditions sanitaires ne se sont pas améliorées, prévient l’organisme onusien de protection de l’enfance. [kft gp apr 22/10/2013 12:40]