Par Stephen Ralph Henri
P-au-P, 18 oct. 2013 [AlterPresse] --- La Plateforme nationale des productrices et producteurs de café d’Haïti (Pnpch) se dit inquiète que le gouvernement haïtien entende payer, à partir du mois de novembre 2013, la dette de Petrocaribe avec des denrées, tandis que la production agricole nationale se débat encore dans une impasse
« C’est une bonne chose d’envisager de payer la dette, envers le Venezuela, par des denrées. Mais, on se demande comment est-ce qu’ils vont (pouvoir) commencer, en considérant l’état actuel de la production nationale », déclare Jean Marc Louizaire, secrétaire général de la Pnpch., au cours d’une conférence, le jeudi 17 octobre 2013, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Dans les années 1970, le pays exportait 600 mille sacs de café. En 2013, l’exportation est de seulement six mille sacs, informe la Pnpch.
A partir du mois de novembre 2013, devrait commencer l’exportation des produits agricoles vers le Venezuela, a, tout de même, annoncé l’exécutif haïtien.
Les bananes, les haricots (noirs), le sirop de canne à sucre et le café sont parmi les denrées, privilégiées pour rembourser une dette pétrolière supérieure à un milliard de dollars américains (US $ 1.00 = 44.00 gourdes, 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui).
La Pnpch plaide pour une relance effective de la production des différentes filières de production nationale agricole, en particulier le café, et pour une implication des organisations de planteurs dans les décisions liées à l’agriculture.
En ce qui a trait au café, la Plateforme appelle l’exécutif à « déclarer le café, produit national stratégique ».
Une décision, qui pourrait aider à pallier 2 problèmes : le « reboisement des mornes », zones de prédilection pour la culture du café et « le remembrement de l’économie nationale », avec la création de nouveaux emplois.
Une autre demande de la Pnpch, c’est d’impliquer les associations productrices de café dans toutes les décisions relatives à la filière du café.
« Comment payer une dette à partir du café, tandis que les associations de producteurs de café ne sont pas impliquées dans les négociations ? », se demande la coordination de la Plateforme.
Ce sont 25 mille 853 productrices et producteurs de café, qui sont tenus en dehors de toutes les initiatives concernant cette filière.
Jusqu’à date (17 octobre 2013), le premier ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe n’aurait pas répondu à une lettre, paraphée par 20 mille d’entre eux.
A travers cette correspondance, les productrices et producteurs de café en Haïti voudraient offrir, ouvertement, leur contribution à la relance de la filière café.
Ils demandent des études et recherches sur le potentiel des zones caféières, un financement adéquat des organisations caféières et une amélioration des infrastructures nécessaires au travail des productrices et producteurs, sans oublier une participation des institutions étatiques pour augmenter la qualité de la production caféière.
La plateforme a dévoilé sa position, lors d’un séminaire de 2 jours à Port-au-Prince, les mercredi 16 et jeudi 17 octobre 2013, autour du thème, « Kore òganizasyon plantè kafe yo, se kore pwodiksyon nasyonal la » (supporter les organisations de planteurs de café, c’est supporter la production nationale).
Ce séminaire d’octobre 2013 a été l’occasion de marquer les premiers 5 ans d’existence (17 oct 2008-17 oct 2013) de la plateforme nationale des productrices et producteurs de café d’Haïti. [srh kft rc apr 18/10/2013 13:55]