P-au-P, 17 oct. 2013 [AlterPresse] --- Des centaines de personnes, dont des dirigeants politiques de diverses tendances, ont défilé dans les rues de la capitale, ce jeudi 17 octobre 2013, pour clamer leur ras-le-bol de l’administration du président Michel Martelly et du premier ministre Laurent Lamothe.
La manifestation a été organisée par la Force patriotique pour le respect de la constitution (Fopak), proche du parti Fanmi Lavalas de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, à l’occasion du 207e anniversaire de l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques Dessalines, héros de l’indépendance d’Haïti en 1804.
Le mouvement a été dispersé au Champs de mars après des tensions entre manifestants et forces de l’ordre, constate AlterPresse.
Les dirigeants de Fopak ont exprimé leur volonté de poursuivre la mobilisation « jusqu’au départ de Martelly ainsi que son chef de gouvernement Laurent Lamothe ».
A cet effet, une concertation serait déjà en cours entre différents secteurs politiques, ont laissé entendre plusieurs intervenants.
Présent à la manifestation, l’ex-président de la chambre des députés, Levaillant Louis Jeune, demande à la communauté internationale de prendre ses responsabilités.
Car, dit-il, ce sont les puissances étrangères qui ont imposé Martelly au pouvoir.
« Le peuple lui demande de démissionner sans condition », a martelé Levaillant Louis Jeune, après avoir énuméré des pratiques autoritaires attribuées au pouvoir en place et qui mettraient en danger la démocratie.
De son coté, Maryse Narcisse, dirigeante du parti Fanmi Lavalas, salue la mémoire de Jean-Jacques Dessalines et souligne que la manifestation s’inscrit sous le signe de « la mobilisation, de la concertation, du rassemblement, de la détermination et de l’intelligence, pour garder vivant le projet de construire une société de justice sociale ».
Turnep Delpé, représentant du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), un regroupement de partis d’opposition, a repris son mot d’ordre en faveur du départ de Martelly, si des élections législatives, municipales et locales ne sont pas organisées en 2013.
Des jets de pierres et de bouteilles, des tirs nourris ont précédé la fin de la manifestation. Aucune victime n’a été enregistrée.
Partie de Bel air au centre de Port-au-Prince, la marche a sillonné la ville, passant par La Saline, Cité Soleil, Delmas (nord de la capitale) avant d’aboutir au Champs de mars (centre).
La police nationale ainsi que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont installé un fort dispositif de sécurité, empêchant la foule d’atteindre la fameuse place publique.
Port-au-Prince n’a pas été le seul rendez-vous de mobilisation contre le pouvoir. Des mouvements ont eu lieu également au Cap-Haïtien (Nord) et à Marchand Dessalines (Artibonite / Nord). [jep gp apr 17/10/2013 19:25]