P-au-P, 17 oct. 2013 [AlterPresse] --- Une manifestation de l’opposition a été dispersée au Champs de mars après des tensions entre manifestants et forces de l’ordre ce 17 octobre, constate AlterPresse.
Des jets de pierres et de bouteilles, des tirs nourris ont précédé la fin du mouvement. Aucune victime n’a été enregistrée.
Partie de Bel air au centre de Port-au-Prince la manifestation a sillonné la ville, passant par La Saline, Cité Soleil, Delmas, avant d’aboutir au Champs de mars.
La police nationale ainsi que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) ont installé un fort dispositif de sécurité, empêchant la foule d’atteindre la fameuse place publique.
Les manifestants ont, tout de même, réussi à atteindre la place Jean-Jacques Dessalines, elle aussi encerclée par les agents du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo).
Une altercation, entre un journaliste et un agent du Cimo, a fait éclater une tension qui couvait déjà.
Durant plusieurs minutes, des jets de pierres et des tirs ont ponctué l’atmosphère des environs du palais national, siège de la présidence.
La manifestation de ce 17 octobre a vu près d’un millier de personnes défiler, certaines avec des photos de l’ancien président Jean Bertrand Aristide en main.
Des acteurs politiques, à l’image de Maryse Narcisse du parti Fanmi Lavalas, Turneb Delpé du Mopod, ont, entre autres, été remarqués.
Le député Levaillant Louis-Jeune, resté dans sa voiture, mais affirmant son soutien à la manifestation, a déclaré qu’il s’agissait ni plus ni moins d’obtenir le départ du président Michel Martelly, qui a pris le pouvoir en mai 2011, mais dont la gestion est de plus en plus critiquée par l’opposition.
« Nous ne boirons pas la soupe [traditionnelle du 1er janvier] avec Martelly », a déclaré une manifestante au micro d’AlterPresse.
La grogne contre le président est également liée à des craintes concernant les élections législatives partielles et locales en retard de deux ans.
Selon ses détracteurs, Martelly n’aurait aucune intention de les organiser, bien résolu à se débarrasser du parlement.
Certains parlementaires se disent, en réponse, prêts à constater sa démission s’il ne venait pas présenter son bilan devant l’assemblée nationale le deuxième lundi de janvier 2014, comme le veut la Constitution. [jep kft apr 17/10/2013 13:30]