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Près de 130 femmes parlementaires d’un jour pour projeter le changement en Haïti

P-au-P., 16 oct. 2013 [AlterPresse] --- 129 femmes parlementaires symboliques ont siégé, le mercredi 16 octobre 2013, au parlement haïtien, à l’initiative de l’organisation féministe Solidarité des Femmes Haïtiennes (Sofa), en partenariat avec d’autres organisations de femmes, afin de relever l’importance de la participation des femmes aux processus politiques.

L’inauguration de ce parlement symbolique, déroulée autour de la souveraineté alimentaire à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, s’est tenue en présence des présidents des 2 chambres, de plusieurs responsables de partis politiques ainsi que des membres de la société civile.

« Les femmes sont intéressées à la politique et sont prêtes à s’impliquer dans la vie politique en s’engageant dans les partis », a assuré la Marie Frantz Joachim, coordonnatrice de la Sofa.

Elle a déploré le fait que les femmes n’ont jamais occupé plus de 6% de sièges au parlement, alors que le modèle électoral est couteux et excluant.

Elle a indiqué également que l’initiative revêt un caractère éducatif et doit permettre de conscientiser les femmes sur les rôles qu’elles sont appelées à jouer en tant qu’actrices politiques. « Les femmes ne peuvent entrer dans le pouvoir sans un projet de transformation de la condition féminine », a-t-elle martelé.

Prenant la parole durant la cérémonie, le président de l’assemblée nationale, le sénateur Simon Dieuseul Desras, a salué « un message de vie, de résistance et d’union » envoyé par le parlement symbolique des femmes, qui tend à renouveler l’institution législative.

Sans faire allusion directement à la situation politique actuelle où l’Exécutif est soupçonné de vouloir rendre caduc le parlement à partir de janvier 2014, Desras estime que la démarche des femmes constitue une manifestation du « pouvoir démocratique » et un avertissement aux « dirigeants rétrogrades ».

Pour sa part, le président de la chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, a souhaité la fin des « préjugés » qui empêchent que l’égalité entre hommes et femmes devienne réalité.

Lors des séances simulées, la première ministre symbolique Carole Pierre-Paul Jacob et 5 ministres du gouvernement ont été convoqués au sénat autour des problèmes de la faim comme toile de fond des discussions.

Jacob a parlé de dispositions prises pour l’instauration d’un régime « démocratique populaire ».

Mettre un frein au néo-libéralisme, transformer l’éducation et la santé en services publics, consacrer 12% du budget à l’environnement, instaurer un féminisme d’État et entreprendre un vaste programme d’éducation à l’égalité sont parmi les points mentionnés lors des débats du jour.

Les députés symboliques ont procédé au vote de la « loi sur l’égalité homme-femme » par 98 pour, 0 contre et 1 abstention. [apr 16/10/2013 20:00]