P-au-P., 28 juil. 04 [AlterPresse] --- Le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Haïti, Juan Gabriel Valdès, a bouclé ce 28 juillet une visite d’information de quatre jours dans le pays.
Valdès a, lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, souhaité la participation de tous les haïtiens au processus politique en cours. Le diplomate chilien a évoqué « un dialogue national sans exclusion » comme l’une des initiatives qui pourrait faciliter cette participation.
Plusieurs secteurs en Haïti ont maintes fois prôné l’idée, d’une grande concertation entre haïtiens autour de la crise structurelle qu’affronte le pays et des grandes orientations à lui imprimer. Récemment, le Premier ministre Gérard Latortue avait fait état de démarches que le gouvernement envisageait d’entreprendre auprès des églises en vue de la tenue « d’états généraux » sur les problèmes et l’avenir d’Haïti.
Le diplomate chilien Juan Gabriel Valdès, qui a eu des entretiens avec le Président provisoire Boniface Alexandre, le chef du gouvernement Gérard Latortue, des membres du Conseil des Sages, du Conseil Electoral Provisoire et de la classe politique, a fait état de convergence de vues avec les autorités haïtiennes sur des questions essentielles liées à la stabilisation du pays, à la relance de l’économie et au rétablissement d’un système
politique bannissant toutes formes d’exclusion.
Au cours de son séjour, le représentant spécial a eu à visiter au Cap-Haïtien (nord, deuxième ville d’Haïti) et aux Gonaïves (Nord Ouest) les contingents canadiens, argentins et chiliens de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (MINUSTAH).
Juan Valdès a fait part de son intention d’élaborer avec les autorités haïtiennes un plan de désarmement de concert avec les autorités haïtiennes.
Selon des estimations non officielles, le régime de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide avait distribué quelque vingt mille armes à ses partisans desquelles la Force Multinationale Intérimaire (MIF) ayant précédé la MINUSTAH n’a récupéré que quelques centaines.
Parallèlement, des anciens militaires et ex-insurgés ayant contribué à la chute de l’ancien dictateur haïtien le 29 février 2004 continuent, dans plusieurs régions du pays, de mettre l’administration Alexandre-Latortue au défi de les désarmer. Dans un récent communiqué, le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), présidé par le Premier Ministre Gérard Latortue, avait avancé la mi-Août 2004 comme date butoir pour le désarmement de tous les groupes armés.
Juan Gabriel Valdes, qui est l’actuel ambassadeur du Chili en Argentine, doit prendre officiellement ses fonctions à la tête de la MINUSTAH le 16 août prochain.
Haïti compte grandement sur la MINUSTAH pour l’établissement d’un climat sûr
et stable propice à la tenue d’élections démocratiques prévues en 2005, avait affirmé le Premier Ministre Gérard Latortue lors de la cérémonie de passation de flambeau entre la MIF et la MINUSTAH. Le chef du gouvernement avait aussi espéré l’assistance de la MINUSTAH dans la formation continue des agents de la police nationale et le désarment.
A terme, la force ONUsienne en Haïti comprendra 6 mille 700 militaires dont mille dont mille 200 brésiliens, mille 622 policiers et 900 fonctionnaires civils. [vs apr 28/07/2004 20:00]