Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 16 oct. 2013 [AlterPresse] --- La grève des professeures et professeurs de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) - annoncée par la Cellule de réflexion pour la nouvelle Ueh (Crnu), à partir du mardi 15 octobre 2013, n’a pas empêché le fonctionnement des administrations de plusieurs facultés de l’Ueh, constate l’agence en ligne AlterPresse.
Les services - comme la comptabilité, la réception et le secrétariat général de diverses facultés - étaient à pied d’œuvre, le mardi 15 octobre 2013, pour répondre aux besoins de la population estudiantine.
L’affluence était telle à la Faculté des sciences humaines (Fasch) que les étudiantes et étudiants ont dû aligner des chaises dans la cour pour prendre un répit des longues files d’attente.
« Je ne suis pas vraiment au courant d’un appel à la solidarité pour un arrêt de travail. Même au cas où il en aurait un, on peut décider d’y adhérer ou pas », déclare le secrétaire général de la Fasch, Yves Barthélemy.
La Cellule de réflexion pour la nouvelle Ueh (Crnu) a appelé les membres du personnel administratif de l’Ueh à faire preuve de compréhension et de responsabilité, pour accomplir cet arrêt de travail à partir du 15 octobre 2013.
Mais, « il y des questions qui sont liées à l’administration et d’autres qui sont liées aux cours », précise Josué Vaval, responsable de la coordination académique de la Fasch, tout en affirmant son soutien aux grévistes.
Selon lui, la grève peut devenir effective, à un certain moment, surtout au début des cours.
A l’Institut national de gestion et des hautes études internationales (Inaghei) et à l’École normale supérieure (Ens), les activités sont timides, à cause de la fin des cours, mais les administrations fonctionnent normalement.
« Cette grève ne concerne pas l’Université, en général, parce qu’il y a des facultés qui n’ont même pas encore défini le statut d’un professeur à temps plein », avance Toussaint Mackendy Saint Gilles, un étudiant, citant, en exemple, le cas de l’Inaghei.
Aucun document administratif et académique ne définit les attributions d’un professeur à temps plein qui reçoit, tout de même, un traitement à l’Inaghei, s’insurge Saint-Gilles, parlant même de livraison à certains professeurs de « chèques zombis » (chèques émis à l’ordre des personnes décédées au profit d’un tiers).
La revendication des professeures et professeurs, pour un ajustement salarial, est « juste », estime, pour sa part, un autre étudiant de l’Ens.
Cela offre une occasion aux étudiantes et étudiants de l’Ueh de poser d’autres problèmes, relatifs à leurs conditions d’étude qui empirent progressivement, fait-il remarquer.
Suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’Ens, comme beaucoup d’autres entités de l’Ueh, fonctionne dans des hangars, où la chaleur devient insupportable en été.
En tout cas, le début des cours dans plusieurs facultés constituera une étape décisive pour évaluer l’ampleur de la grève, escomptent plusieurs professeurs partisans de ce mouvement à la Fasch où le début des cours est fixé au lundi 24 octobre 2013. [emb kft rc apr 16/10/2013 9:55]