P-au-P, 15 oct. 2013 [AlterPresse] --- Encore une fois, le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) joue la carte de la prorogation du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Encore une année, pour trouver une stabilisation qui tarde encore.
Introductrice du choléra, selon plusieurs études, « espace de corruption » d’après Transparency international, à l’image de la date du départ, du dernier soldat de la force onusienne, qui reste encore inconnue, [la présence de] la Minustah en Haïti n’est pas noyée dans les eaux de l’oubli par le mouvement social haïtien.
•Haïti-Minustah
L’Onu dépêche un émissaire sur le choléra en Haïti
Vendredi 11 octobre 2013, le sous-secrétaire général adjoint, Pedro Mandrano, est arrivé à Port-au-Prince pour rencontrer le premier ministre haïtien, Laurent Salvador Lamothe, sur l’épineuse question du choléra.
Cette visite, décidée par le secrétaire général de l’Onu, le Sud-coréen Ban Ki-moon, intervient à la suite de la proposition (en septembre 2013, à la tribune de l’Onu), par Lamothe, de la formation d’une commission mixte, en vue de combattre le vibrio cholérae en Haïti.
Convoquée à une conférence à la suite de la rencontre, la presse est retournée bredouille, les journalistes ayant attendu pendant des heures.
Des voix nationales et internationales continuent de s’élever pour réclamer l’indemnisation des victimes du choléra, auquel est collée désormais l’étiquette Minustah.
Parmi ces voix, on retrouve l’avocate Sud-Africaine Navanethem (Navy) Pillay, Haute-commissaire de l’Onu pour les droits humains.
Le mercredi 9 octobre 2013, devant la cour fédérale de Manhattan (États-Unis d’Amérique), les victimes de l’épidémie ont déposé une plainte contre les Nations Unies.
12 mois de Minustah, de nouveau, pour Haïti
Les manifestations de rue, les pétitions du mouvement social haïtien, le désaveu de l’opinion publique haïtienne... n’ont pas suffi.
Le jeudi 10 octobre 2013, le conseil de sécurité de l’Onu a décidé « de proroger le mandat de la Minustah jusqu’au 15 octobre 2014, dans l’intention de le renouveler encore ».
L’effectif des militaires passe de 6 mille 270 à 5 mille 021 soldats au maximum, alors que celui des policiers ne bouge pas (les 2 mille 601 policiers restent en place).
L’Onu, qui continue à nier sa responsabilité dans l’introduction du choléra en Haïti, souligne les efforts nationaux pour lutter contre l’épidémie. Elle promet d’engager davantage des organismes onusiens pour les soutenir.
Selon plusieurs rapports d’organismes de droits humains, la Minustah est impliquée dans des violations systématiques de droits humains, comme des bastonnades, des morts et des viols d’adolescentes et d’adolescents.
Corruption dénoncée chez des officiers de la police des Nations Unies en Haïti
« Des officiers de la UNPOL (Police des Nations Unies) ont reçu de l’argent de travailleurs haïtiens/journaliers », révèle une étude menée, entre 2010 et 2011, par l’organisme non-gouvernemental, Transparency International.
Le rapport, dévoilé à Pétionville, le 9 octobre 2013, à la veille de la décision de renouvellement du mandat de la Minustah, a mis en exergue la corruption et l’impunité comme gangrène des missions des Nations Unies.
Ces missions sont qualifiées d’espaces de corruption, souligne l’étude de Transparency International.
L’Onu disposerait de 28 canaux, favorisant la corruption, à côté de la haute politisation du système de supervision, qui favorise l’impunité des corrompus.
•Enfance/adolescence
Le ministère de l’éducation réagit face au viol d’une élève de 14 ans par un adulte
« Profondément choqué et consterné » est le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) par le « scandale sexuel », impliquant un adulte de 48 ans et une adolescente de 14 ans d’une école de Port-au-Prince.
Le violeur a été appréhendé par le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince, qui a retenu les chefs d’accusation de viol et de détournement de mineure contre lui.
Le violeur est un proche de la famille, qui a déjà abusé de l’adolescente, à 3 reprises, sans utiliser de préservatifs, informe le commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de Port-au-Prince, Francisco René.
Estimant l’acte « choquant », vu que la fillette portait encore son uniforme, le Menfp interpelle « la conscience collective, face à ces dérives qui traduisent un état de dégradation morale et de pertes de valeurs dans la société ».
Sans égard au respect de la dignité de l’enfant, les photos de l’adolescente et de son violeur ont fait le tour des réseaux sociaux.
Même certains journalistes, au mépris de la déontologie du métier, se sont pris au jeu.
Sur son compte facebook, l’agence en ligne AlterPresse a dû rappeler la teneur de l’article 8 du code de déontologie des médias et des journalistes d’Haïti, traitant de la protection des personnes en situation de faiblesse.
L’Unicef préoccupé par la situation d’apatridie des enfants dominicains d’ascendance haïtienne
Dans un communiqué, en date du 9 octobre 2013, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) prend fait et cause pour les milliers d’enfants dominicains, qui peuvent être touchés par « l’impact catastrophique » de la décision de la cour constitutionnelle dominicaine de dénationaliser ses ressortissants nés de parents-étrangers-travailleurs après 1929.
Privés d’accès à la protection sociale et à des services de bases, ces enfants dominicains se retrouveront « plus vulnérables à l’exploitation et aux sévices », souligne l’Unicef.
L’agence onusienne invite les autorités de la république voisine d’Haïti à mettre en place – avec l’aide de l’Onu - une procédure de protection des droits de l’enfant à acquérir une nationalité, selon les conventions internationales.
•Économie
Modernisation ou privatisation de l’Ed’h ? Euphémisme
Pour rentabiliser la compagnie d’électricité publique, « Électricité d’Haïti (Ed’h) » son nouveau directeur général, Jean Erol Morose, dit vouloir « moderniser » l’entreprise.
Se référant au cas de la Teléco, de la Minoterie, d’aucuns comprennent que la politique, dite de modernisation des entreprises publiques, ne serait qu’un euphémisme de la privatisation.
Un appel d’offres va être publié en vue de sélectionner les investisseurs, chargés de connaissances et d’expériences, pour faire fonctionner la machine électrique haïtienne, avise Yves Bastien, du Conseil de modernisation des entreprises publiques (Cmep).
Des syndicalistes de la Fédération des syndicats de l’Ed’h dénoncent ce qu’ils appellent un « plan de privatisation, concocté par le premier ministre Lamothe et le ministre Jean-Jumeau, qui pratiquent la politique du black-out ».
A en croire le directeur Morose, les ministères et les mairies – grands insolvables - doivent se préparer à acheter du courant prépayé.
Cette nouvelle disposition, de courant prépayé, sera étendue aux clientes et clients privés, annonce Morose. [efd kft rc apr 15/10/2013 10:20]