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Haïti-Manifestation/Opposition : Des organismes de droits humains dénoncent une décision de force du parquet du Cap- Haïtien

P-au-P, 11 oct. 2013 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) et le Réseau Nord de défense des droits humains (Rendh) assimilent à de l’intimidation la convocation de Myrtil François, Carly Eugène et André Pierre jeudi 10 octobre 2013 au parquet du Cap-Haïtien (Nord).

Ces personnes sont les signataires d’un document notifiant la police de la tenue d’une manifestation qui s’était déroulée le 30 septembre dernier (au Cap-Haïtien) en mémoire des victimes du coup d’État du 30 septembre 1991.

Le même jour, un accident de la route a occasionné la mort de Carl Henri Devalsin, un motocycliste, heurté par le véhicule du prêtre Beaufort Joseph, qui en avait perdu le contrôle, après avoir reçu une pierre à la tête, raconte le Rnddh.

Le Rnddh et le Rendh affirment apprendre avec « étonnement et surprise » la décision du Tribunal de première instance de convoquer en lien avec ce drame, des manifestants.

Ils expliquent que l’accident est survenu à 16 heures tandis que la manifestation avait déjà pris fin à 14 heures.

Pour ces organismes, la décision du parquet vise à « intimider les Haïtiens dans l’exercice de leurs droits de réunion, d’association et de manifestation consacrés par la Constitution haïtienne en vigueur ».

Les personnes convoquées sont membres du Collectif pour libérer Haïti (Kolektif pou libere Ayiti) et de la Base populaire du Nord (Baz popilè Nò), deux branches du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), un regroupement des partis politiques de l’opposition.

Contacté par AlterPresse, Turneb Delpé, porte-parole du Mopod, « dénonce » la décision du parquet qui a été prise 4 jours après la manifestation et un jour après la visite du ministre de la justice, Jean Renel Sanon, au Cap-Haïtien le 3 octobre dernier.

Jean Renel Sanon aurait promis aux parents de la victime que « l’action publique sera mise en mouvement contre les organisateurs de la manifestation anti-gouvernementale », d’après les informations publiées par le Rnddh.

Selon les organisations de défense des droits humains, le « parquet n’agit pas dans le cadre de la flagrance » et cette décision du tribunal de première instance du Cap-Haïtien est le fruit du « passage » du ministre Jean Renel Sanon.

Elles « condamnent avec la dernière rigueur » toute tendance de l’exécutif à instrumentaliser les tribunaux en des outils « de persécution politique ».

Aucune information n’est communiquée sur l’identité de la personne qui avait lancé la pierre. [srh kft gp apr 11/10/2013 13:45]