P-au-P, 10 oct. 2013 [AlterPresse] --- Les missions de maintien de la paix des Nations Unies sont des espaces de corruption, selon un rapport de Transparency international, devoilé cette semaine à Petionville (périphérie est).
L’organisme non-gouvernemental a dressé une liste de 28 canaux à travers lesquels les risques de corruption prennent forme dans le cadre des missions de sécurité et de paix de l’Onu.
Parmi ces canaux on retrouve les pots-de-vin, le vol, la passation de marché, l’exploitation sexuelle, la liquidation des actifs, la supervision au niveau du terrain, le détournement de salaires, le mandat et la planification des missions et la concussion des sous commissionnaires.
Cette étude conduite entre 2010 et 2011 explique que « les mécanismes anti-corruption de l’Onu ne sont pas suffisants et beaucoup de cas de corruption restent impunis », affirme Marilyn Allien, responsable de la Fondation Héritage pour Haïti (branche locale de Transparency international), lors d’une conférence de presse le 9 octobre.
De plus, « le système de supervision de l’Onu est très politisé », poursuit-elle, ajoutant que les fonctionnaires onusiens qui tentent d’aborder les questions de corruption dans l’organisation sont victimes de « représailles ».
Dans le cas d’Haïti avec la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), Transparency souligne le fait que « des officiers de la UNPOL (Police des Nations Unies) ont reçu de l’argent de travailleurs haïtiens/journaliers ».
L’organisation qui s’investit dans la lutte contre la corruption a adressé huit recommandations aux Nations Unies pour éliminer sinon réduire les actes de corruption enregistrés au sein des missions onusiennes dans le monde.
Transparency invite le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, à se positionner clairement sur la politique onusienne et sur la menace posée par la corruption.
La préparation d’une stratégie sur les manières d’aborder les problèmes liés à la corruption, l’initiation de discussions sérieuses sur les mesures pratiques d’anti-corruption, l’établissement d’une structure d’investigation et de surveillance indépendante sont d’autres recommandations de Transparency.
Marilyn Allien appelle l’État haïtien à « travailler avec l’Onu pour porter des solutions aux problèmes de corruptions dans la mission onusienne en Haïti ».
Ce rapport de 72 pages de Transparency arrive au moment où le conseil de sécurité de l’Onu vient de renouveler pour un an le mandat de la Minustah, dans le pays depuis 2004.
En dépit des abus (viols d’adolescentes et d’adolescents, transmission de maladie et autres actes de torture), chaque année le conseil n’hésite pas à renouveler le mandat de la mission sans adopter de sanctions contre les auteurs de ces actes en Haïti. [srh kft gp apr 11/10/2013 9 :50]