P-au-P, 8 oct. 2013 [AlterPresse] --- Alors que la sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine est une affaire dominicaine, des sénateurs haïtiens sont allés en République Dominicaine pour défendre supposément les droits de leur ressortissants, faisant ainsi le jeu des anti-haïtiens de tout poil en territoire voisin.
C’est la [lecture d’un journaliste dominicain http://www.espacinsular.org/spip.php?article17551], José Luis Soto, de la visite d’une commission sénatoriale, dans un article publié ce 8 octobre sur le site d’Espacinsular.
Présidée par Dieusseul Simon Desras, la commission est allée en République voisine le 4 octobre dernier officiellement pour rencontrer des sénateurs dominicains autour de la question.
Mais aux yeux de Jose Luis Soto, « la visite désespérée de la commission du Senat haïtien… a été une imprudence dans le contexte actuel de la politique interne dominicaine ».
« La sentence de la Cour constitutionnelle n’a pas un lien direct avec la question de la migration qui pourrait concerner Haiti et ses ressortissants sans papier. Ce n’est pas ce qui est en cause », souligne-t-il, ajoutant qu’il s’agit d’ « une affaire interne ».
En se rendant ainsi en République Dominicaine pour défendre ces citoyens et citoyennes déchus de leur nationalité, les sénateurs laissent entendre qu’ils sont des Haïtiens et Haïtiennes, faisant ainsi le jeu des nationalistes dominicains et autres xénophobes.
Pour le journaliste, ce dont devraient s’occuper le Senat et le gouvernement haïtiens ce sont les rapatriements de leurs ressortissants et la corruption à la frontière.
La visite de la commission sénatoriale est « une folie », alors que le dysfonctionnement de la commission mixte bilatérale s’avère un dossier à résoudre, fait-il valoir.
« Ce qui devrait préoccuper les sénateurs et le gouvernement haïtiens c’est l’illégalité et les conditions informelles dans lesquelles se réalisent les relations diplomatiques entre Haïti et la République Dominicaine », écrit Soto.
La décision de la Cour constitutionnelle de dénationaliser des milliers de Dominicains et Dominicaines, la plupart d’ascendance haïtienne, a soulevé une vive indignation en Haïti. Le gouvernement haïtien parle d’un « mauvais précédent » alors que les organisations de défense des droits humains craignent pour l’avenir de ces personnes rendues apatrides, désormais exposées à toutes sortes d’abus. [kft gp apr 8/10/2013 14 :55]