P-au-P, 1er oct. 2013 [AlterPresse] --- Alors que les autorités haïtiennes se montrent timides dans le dossier du choléra, le premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, appelle, sans détours, l’Organisation des Nations Unies (Onu) à s’excuser d’avoir introduit la maladie en Haïti et à indemniser les victimes, apprend AlterPresse.
Il n’y a « plus aucun doute scientifique », déclare Gonsalves, demandant au secrétaire général de l’Onu, le sudcoréen Ban Ki-moon, de « reconnaître sans ambiguïté, de s’excuser pour le rôle de cette organisation [l’Onu] dans la tragédie et de prendre des mesures immédiates pour indemniser les victimes et leurs familles ».
« Je continue à être profondément troublé par le mépris total de l’Onu face à la souffrance, qu’elle a apportée dans un pays ami de la communauté des Caraïbes (Caricom), et par la honte, l’évitement légaliste de ce qui est une responsabilité morale claire de la part de l’Onu », poursuit le premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Ralph Gonsalves s’est exprimé ainsi, le vendredi 27 septembre 2013, à la tribune des Nations Unies dans le cadre de la 68e assemblée générale déroulée à New York.
La veille (le jeudi 26 septembre 2013), à cette même tribune, le premier ministre haïtien, Laurent Salvador Lamothe a, lui, émis quelques phrases timides sur le choléra. Dans son discours, il n’a demandé ni excuse, ni indemnisation, encore moins montré de l’indignation.
Dans un communiqué, le Collectif de solidarité avec les victimes du choléra reproche à Laurent Lamothe d’avoir « manqué de courage », considérant la question de la responsabilité morale comme un « drap blanc ».
Le Collectif a organisé une marche devant le siège des Nations Unies, le 26 septembre 2013, pour réclamer justice et réparation pour les victimes et leurs familles.
La reconnaissance de l’entière responsabilité onusienne demeure une exigence des mouvements des victimes. [kft rc gp apr 1er/10/2013 11:05]