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Mémoire d’encrier et le deces de Davertige

Communiqué des Editions Mémoire d’encrier

Soumis à AlterPresse le 25 juillet 2004

Devant le temple de la mort mon visage innocent O ange bizarre
Pourquoi fermer la porte à clé (Â…)

Les Editions Mémoire d’encrier ont le regret de vous annoncer la
nouvelle du décès du poète Davertige (Villard Denis) survenu tôt dans
la
matinée du dimanche 25 juillet à l’Hôpital Juif de Montréal.

Davertige a été hospitalisé à Montréal dès le mois de mars 2004 et se
battait contre la mort afin de terminer ce qu’il appellait « son système
philosophique », qui devait contenir quelque 200 pages. Il voulait
seulement trouver le temps et surtout la force de réviser ses cahiers
de
philosophie.

Villard Denis est né à Port-au-Prince le 2 décembre 1940. Son père
Aristhène Denis, maître d’hôtel, et sa mère Jeanne Féquière, originaire
de Cavaillon, se sont mariés en 1933. Ils ont eu quatre enfants :
William, Raymonde, Daniel et Villard.

à€ douze ans, parallèlement à ses études secondaires, il entre au Centre
de céramique de l’Education nationale où il travaille avec le peintre
et
céramiste Tiga. Il fréquente le Foyer des Arts plastiques en 1954. Il
entreprend son apprentissage sous la direction du peintre Dieudonné
Cédor qu’il considère comme son maître.

Dès ses premières toiles, Villard Denis s’est fait remarquer. Il expose
en février 1958 à la Société nationale d’art dramatique (S.N.A.D.). Il
présente, entre autres, la toile « Christ nègre ». Marquée par le
réalisme
socialiste, son œuvre rend compte de l’injustice du monde. L’exposition
est saluée dans la revue Coumbite comme un nouveau départ pour la
peinture moderne haïtienne.

En 1959, il présente ses premiers poèmes sous le pseudonyme de
Davertige, le nom de Villard Denis étant trop rattaché à ses activités
de peintre. Il publie Idem, son unique recueil de poème à 
Port-au-Prince
en 1962.

Jamais recueil de poèmes d’un auteur haïtien n’aura été si bien
accueilli : repris en 1964 chez Seghers à Paris, en 1982 par Nouvelle
Optique à Montréal, et en 2003 par Mémoire d’encrier à Montréal. La
dernière édition d’Idem sous le titre d’Anthologie secrète a rassemblé
de manière exhaustive les écrits poétiques de Davertige, des inédits et
des dessins de l’auteur, et une annexe contenant les préfaces aux
précédentes éditions, et une chronologie.

Davertige a fondé au début des années 60 à Port-au-Prince avec René
Philoctète, Serge Legagneur, Roland Morisseau et Anthony Phelps le
mouvement Haïti littéraire, qui aura une grande influence sur la poésie
moderne haïtienne.

En 1964, Davertige choisit l’exil : « je n’ai aucune honte, moi, à 
dire,
qu’un jeune écrivain qui nourrit beaucoup d’ambitions doit s’expatrier.
Par besoin d’oxygène. » Après un séjour d’un an à New York, il se rend à 
ParisÂ… où il aura vécu une vie d’artiste et de bohème. En 1976, il
laisse Paris pour Montréal où il se replie sur lui-même jusqu’à la
sortie officielle de Anthologie secrète en novembre 2003 au Salon du
livre de Montréal.

Consultez ces sites pour mieux découvrir Davertige :
- http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/davertige.html
- http://radio-canada.ca/refuge/reportages.asp?id=1169
- http://www.memoiredencrier.com