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Haïti-Economie : Une étude de la Banque mondiale souligne le potentiel agricole du pays

P-au-P, 28 sept. 2013 [AlterPresse] --- Haïti a un potentiel important capable de favoriser l’expansion de son économie notamment au niveau de l’agriculture, la diversification de ses exportations et la réduction de sa dépendance aux importations de produits alimentaires, relève une étude conduite par la Banque mondiale de 2011 à 2013.

Cette étude a été rendue publique par le gouvernement haïtien, après un atelier de restitution de deux jours (les 24 et 25 septembre 2013) regroupant près de 100 représentants de différents secteurs, tant étatiques que privés.

La Banque mondiale dit avoir assuré la conduite de cette étude afin d’accompagner les efforts du gouvernement pour créer les conditions nécessaires à l’optimisation des bénéfices du commerce régional et international.

Le potentiel agricole et les contradictions de la politique

Le domaine agricole est un des secteurs économiques identifiés comme possibles moteurs de croissance grâce à son potentiel d’exportation substantiel à travers notamment le vétiver et autres huiles essentielles, la mangue francisque, les fruits de mer, le café et les fèves de cacao, avance cette première « Etude diagnostique sur l’intégration du commerce (Edic) ».

Pourtant, l’administration Martelly/Lamothe ne cesse de s’engager dans des projets qui mettent à mal l’agriculture du pays comme l’établissement de zones franches.

Dix jours avant l’inauguration officielle du parc Caracol (Nord-Est) par le président Michel Martelly, le 22 octobre 2012, plusieurs dizaines d’agricultrices et d’agriculteurs de Champin (une localité de Caracol) ont manifesté contre l’accaparement de leurs terres fertiles, le samedi 13 octobre 2012.

Comme pour faire écho à cette contradiction, l’étude de la Banque mondiale mentionne comme autres potentiels « l’industrie du textile, en plein essor et grand pourvoyeur d’emplois avec près de 90% des exportations, le tourisme ainsi que les services portés par les technologies de l’information ».

Des défis

La pleine réalisation du potentiel de développement de ces activités, indispensable à la création des emplois et à la réduction de la pauvreté, nécessiterait, entre autres, une amélioration significative du climat des affaires.

La réduction des coûts de production par l’amélioration d’infrastructures et ceux des transactions commerciales, et la poursuite des politiques et réformes nécessaires à la promotion des exportations seraient aussi indispensables.

Un cadre juridique adéquat, assurer une gestion transparente des finances publiques, aménager un climat propice à l’investissement productif et aux affaires, simplifier le régime fiscal et en faciliter l’application sont d’autres défis à relever.

L’étude sur le potentiel économique d’Haïti fait partie du cadre intégré renforcé pour l’assistance liée au commerce, un programme qui aide les pays les moins avancés à promouvoir leur croissance économique et à réduire la pauvreté, à travers une meilleure participation au commerce régional et international.

L’ensemble des recommandations de la recherche sont intégrées dans une matrice d’actions, qui sert de base aux réformes et à la définition d’un programme d’assistance technique pour qu’un pays puisse participer au commerce international et bénéficier de son potentiel de croissance et de réduction de la pauvreté.

Le groupe de la Banque mondiale vient par ailleurs de lancer un programme pour l’identification et la mise en œuvre des priorités de la facilitation des échanges, dans le but de réduire les coûts des transactions commerciales en Haïti, annonce un communiqué. [emb kft gp apr 28/09/2013 12 : 15]