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Haïti-Droits Humains : La Pohdh attire l’attention du nouvel expert indépendant de l’Onu sur les dérives du chef de l’Etat

P-au-P, 26 sept. 2013 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh) invite le nouvel expert indépendant de l’Organisation des Nations Unies (Onu), Gustavo Gallón, à prendre acte de la régression de la démocratie dans le pays durant les deux ans du président Michel Martelly au pouvoir, dans un document publié le 24 septembre 2013.

La Pohdh résume les principaux problèmes entravant la jouissance et la protection des droits humains et les principaux obstacles à l’établissement effectif d’un Etat de droit démocratique en Haïti sous la présidence de Martelly à travers ce texte soumis, dit-elle, à Gustavo Gallón.

Nommé en juin 2013, le nouvel expert indépendant de l’Onu sur la situation des droits humains en Haïti est en mission dans le pays du 23 septembre au 1er octobre 2013.

La dérive de l’administration Martelly/Lamothe, jugée « très menaçante » pour la démocratie empêche la société civile de répondre convenablement à sa mission de vigile pour le maintien des acquis démocratiques, fustige la Plateforme.

Durant ces deux (2) dernières années, elle dit observer une inquiétante régression en matière de démocratie, malgré une forte présence de la communauté internationale en Haïti, notamment depuis le séisme dévastateur du 12 janvier 2010.

La Pohdh appelle à la mise en œuvre dans le pays des instruments nationaux, régionaux et internationaux garantissant le respect et la protection des droits humains.

La subordination du parlement à l’exécutif

Le parlement haïtien subordonné au pouvoir exécutif ne joue pas son rôle de contrôle et de contre pouvoir par rapport à ce dernier, « qui détient toutes les ressources de l’Etat avec lesquelles il pratique la corruption, le népotisme et la gabegie administrative », dénonce t-elle.

Elle critique le fait que le bloc majoritaire (parlementaire pour la stabilité et le progrès, Pri) à la chambre des députés est entrain d’agir sous l’influence de l’exécutif en violation de tous les principes démocratiques.

Tout en menaçant à plusieurs reprises de constater la caducité du parlement haïtien (le deuxième lundi du mois de janvier 2014) de manière illégale, le gouvernement actuel refuse catégoriquement d’organiser les élections législatives, municipales et locales en retard d’environ deux (2) ans, déplore la Pohdh.

Ces élections devraient renouveler 10 des 30 sièges au sénat, 140 conseils municipaux et 570 conseils d’administration de sections communales (Casec) à travers le pays.

Dépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis de l’exécutif

Installé le 3 juillet 2012, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) n’arrive pas à se libérer de la tutelle de l’exécutif qui détient encore le contrôle quasi total du pouvoir judiciaire comme le démontrent les nombreux actes posés par le président de cette structure, Anel Alexis Joseph, constate la Plateforme.

Anel Alexis Joseph appuie « les magistrats proches du pouvoir politique, décriés en raison de leur implication dans des actes de corruption, de déni de justice, d’abus de pouvoir ».

L’organisme de défense des droits humains souligne l’échec du Cspj qui ne répond pas à sa mission d’administrer et de contrôler le pouvoir judiciaire tout en veillant à son indépendance, selon le vœu de l’article 1er de la loi de 2007 créant ce conseil.

L’administration Martelly/Lamothe dispose de juges d’instruction pour persécuter les opposants, dénonce t-il.

La Plateforme appelle le gouvernement à mettre en application la constitution haïtienne en respectant tous les principes démocratiques et les valeurs universelles des droits humains.

Elle appelle les autorités haïtiennes à exécuter les engagements pris dans les différents instruments internationaux de droits humains déjà ratifiés et à renforcer le cadre légal en matière de protection des droits Humains dans le pays. [emb kft gp apr 26/09/2013 08:15]