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Haïti : Le sénat met en garde contre toute instrumentalisation politique de la police

P-au-P, 25 sept. 2013 [AlterPresse] --- Les sénateurs ont mis en garde contre toute instrumentation politique de la police, lors d’une audition, le 24 septembre devant la commission justice et sécurité du sénat, du directeur général de l’institution policière, Godson Orélus.

Le Sénateur Francky Exius, président de cette commission permanente, a exhorté le chef de la police, de prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’empêcher l’effritement de l’image déjà fragile de la Pnh.

Les membres du grand corps n’ont pas caché leurs préoccupations devant une institution policière qui, selon eux, tend à devenir une force de « répression politique ».

Les sénateurs se sont ainsi exprimés après avoir passé en revue plusieurs dossiers relevant de la compétence du directeur de la police, dont l’approche paraît en contradiction avec les observations des parlementaires.

Il a tout d’abord démenti l’usage de la force par la police lors du sit-in de l’opposition devant le ministère de la justice, le 12 septembre, pour disperser les manifestants. Selon lui, les policiers ont simplement tenté de reprendre le contrôle en se référant à des consignes de leur hiérarchie pour empêcher toute intrusion au sein du bâtiment public.

Concernant la paralysie de Petit-Goave (sud) depuis plusieurs semaines, Godson Orelus affirme que ce n’est plus une zone de non-droit. Selon lui, la police a procédé à 29 arrestations, dont six trafiquants de drogue, et confisqué des armes.

Au cours de son audition, Orélus a démenti les informations faisant état de sévices contre Jean Enold Florestal, emprisonné depuis le 16 aout dernier. Après avoir porté plainte contre la famille présidentielle pour corruption et usurpation de titre, Florestal a été arrêté en relation avec un dossier d’assassinat considéré injustifié et qualifié d’abus par l’opposition.

Godson Orélus a souligné qu’il avait renforcé la sécurité autour de la cellule de Florestal pour éviter tout incident.

Des critiques ont été adressées également au directeur de la police sur l’affaire du présumé dealer de drogue, Evinx Daniel, suppose « proche » et « ami » du président Martelly, arrêté aux Cayes le 13 septembre, et rapidement relâché sans aucune poursuite.

« Jamais nous n’accepterons que la police protège les dealers et qu’elle se mette aux services des bandits légaux, qu’ils se trouvent au parlement, au palais national ou ailleurs », a déclaré le sénateur François Annick Joseph.

La police n’a qu’un devoir constitutionnel et l’obligation morale de mettre aux arrêts tous ces bandits, a-t-il renchéri. [jep kft gp apr 25/09/2013 11 :10]