Port-au-Prince, 20 juil. 04, Alterpresse --- Le Fonds des Nations-Unis pour l’Enfance (UNICEF) accueillera au cours du mois d’août 15 mille élèves âgés entre 6 à 12 ans, affectés par la violence des derniers événements sociopolitiques, dans le cadre d’un projet dénommé « Timoun Kè Kontan » (littéralement : Enfants Joyeux).
Ce projet pilote sera réalisé dans 5 des villes les plus touchées dans le cadre des agitations de la fin de l’année dernière et du début de cette année, notamment Gonaives, Saint-Marc, Cap-Haïtien (Nord), Petit-Goave (Sud) et Port-au-Prince (Ouest). 10 centres éducatifs et récréatifs, à raison de 2 par ville, accueilleront les enfants, qui seront encadrés par 600 moniteurs et animateurs recrutés parmi les mouvements de jeunes.
« Ti moun Kè Kontan » est un une initiative conjointe du secteur public, du secteur privé et de la communauté internationale, a fait savoir à AlterPresse Edwige Balutansky, Assistante au projet. Outre l’UNICEF, ce projet reçoit l’appui financier de l’Agence internationale d’aide du gouvernement américain (USAID) et l’Agence gouvernementale canadienne (ACDI).
« C’est le premier projet de cette envergure conçu par l’UNICEF en Haïti », a-t-elle précisé. Selon elle, cette initiative vise à « contribuer à la reconstruction d’Haïti par des actions visant l’appui à la scolarisation des enfants défavorisés ».
Le projet « Timoun kè kontan » cible les enfants qui ont été « acteurs ou spectateurs des récentes scènes de violence ». Les activités psychosociales, éducatives, culturelles et sportives seront conduites, selon Balutansky, en vue la recherche de l’équilibre psychique des enfants. Elles seront axées autour des thèmes tels : environnement, hygiène, droit des enfants et éducation à la paix, a-t-elle poursuivi.
Au terme des activités des centres, a affirmé Edwige Balutansky, des bourses d’études scolaires seront données aux enfants pour la rentrée scolaire 2004. Les écoles participantes au projet seront intégrées au réseau des « Ecoles Amies des enfants » de l’UNICEF, a-t-elle ajouté.
Selon les résultats d’une étude réalisée par plusieurs organisations internationales à l’initiative du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), la récente crise politique en Haïti a des conséquences considérables sur les enfants.
Les résultats de cette enquête, présentés au public en avril dernier, ont montré que la crise à de graves effets sur les enfants dans les domaines de la santé, l’éducation, la nutrition. Les enfants en domesticité et les enfants de rue ont été très affectés par la crise, a révélé l’étude.
La présence d’enfants dans des gangs armés a été signalée dans 10 des 31 zones retenues pour l’étude. Dans 11 zones, notamment la région du nord, la zone métropolitaine et les Cayes (Sud), l’étude a relevé que des enfants ont été blessés par balles ou par armes blanches au cours des scènes de violence.
Le nombre d’enfants violés s’est accru durant la période de crise et dans 8 des 10 villes du pays, des élèves et des professeurs ont été l’objet de menaces proférées par des bandes armées. Cette situation a paralysé les activités scolaires à partir du mois de décembre 2004.
Selon l’Assistante au projet « Timoun kè kontan », cette enquête a renforcé la conviction de l’UNICEF sur la nécessité de monter des programmes d’urgence centrés sur l’enfant. Toutefois, selon Balutansky, l’UNICEF connaît ses limites. « On ne peut pas résoudre tous les problème du pays », a-t-elle souligné. Ce projet « Timoun kè kontan » a donc donné priorité aux régions les plus touchées par la crise. [rv gp apr 20/07/2004 23:44]