Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 16 sept. 2013 [AlterPresse] --- Des dizaines de manifestantes et manifestants, dont des directeurs d’écoles concernés par le programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo), envisagent de boycotter la rentrée des classes prévue pour le 1er octobre 2013, s’ils ne reçoivent pas leurs arriérés de salaires, selon des informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Ce lundi 16 septembre 2013, au cours d’une démonstration devant le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), les manifestantes et manifestants ont affirmé vouloir bloquer la rentrée des classes dans le département de l’Ouest (où se trouve la capitale Port-au-Prince), au cas où l’administration Martelly/Lamothe refuse de les payer durant la semaine en cours.
La rentrée des classes a été reportée pour le mardi 1er octobre 2013, au lieu du lundi 2 septembre 2013, par le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), pour des prétextes divers.
C’est la troisième fois (2011, 2012 et 2013) que le Menfp - depuis l’accession de Joseph Michel Martelly à la présidence - décide de reporter la réouverture des classes, fixée en septembre, pour des prétextes divers.
« Jusqu’à présent, nous n’arrivons pas à avoir notre troisième tranche de salaire du Psugo. Il y a des directeurs d’écoles, qui n’ont même pas encore touché leur première tranche de salaire pour l’année académique 2012-2013 », déplore un manifestant, l’air furieux, devant le local du Menfp.
« Nous avons besoin de recevoir notre dû », a scandé une foule surchauffée, ce 16 septembre 2013, annonçant une autre phase dans leur mouvement, si rien n’est fait, du côté du gouvernement, pour satisfaire leurs revendications.
Cet attroupement de protestataires a, un peu, perturbé l’atmosphère aux abords du Menfp, où des bousculades ont été enregistrées, à la porte d’entrée principale du Menfp, entre agents de sécurité, manifestants et les usagères et usagers.
La circulation était, par moments, très serrée aux environs de 13:00 heures locales (17:00 gmt).
Un camion de plusieurs agents du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo) était venu en renfort pour calmer la tension.
Aucune préparation n’est mise en œuvre par le ministère de l’éducation pour permettre une bonne rentrée des classes dans les écoles, impliquées dans le Psugo dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, dénoncent les protestataires.
Des doutes et de nombreuses frustrations, relatifs à la mise en œuvre du Psugo, continuent d’être exprimés par divers secteurs de la vie nationale.
Un ensemble d’audits a été réalisé, dont le dernier est commandité par l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), rappelle le directeur général du Menfp, Denis Cadeau, lors d’un point de presse, ce lundi 16 septembre 2013.
« Cela prendra un peu de temps pour rassembler les données avant de prendre une décision (sur cette question) », indique le directeur général du Menfp, appelant les directeurs d’école à la patience.
Une équipe est déjà mobilisée pour apporter une réponse par rapport aux revendications de ces directeurs d’école, explique Cadeau, incapable de donner une échéance pour le paiement de ces directeurs, liés au Psugo.
Lancé en 2011 par le président Joseph Michel Martelly, le Psugo fait l’objet de vives critiques, en raison, notamment, de nombreux cas de corruption signalés dans le programme, comme l’inscription d’écoles fictives ayant bénéficié de subvention frauduleuse.
Le vendredi 1er mars 2013, quatre (4) supposés directeurs d’écoles - impliqués dans des cas de corruption - ont été arrêtés, suite à une plainte déposée par le Menfp.
A Port-au-Prince, Léogâne et à Croix-des-Bouquets (Ouest), beaucoup d’insatisfactions et de problèmes sont enregistrés, selon une enquête conduite par Ayiti Kale Je durant deux mois. [emb kft rc apr 16/09/2013 15:50]