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Levi Strauss pointé du doigt à cause de la situation dans les zones franches d’Haïti

P-au-P., 20 juil. 04 [AlterPresse] --- La campagne « Vêtements propres » pour exiger des pratiques sociales justes au niveau des compagnies textiles, se penche sur la situation à la zone franche de Ouanaminthe (Nord) ou des conflits de travail ont abouti, au mois de juin dernier, à la révocation de plusieurs centaines d’ouvriers.

Dans le cadre de cette campagne, plusieurs organisations belges, dont Solidarité Mondiale, ont dénoncé la semaine dernière à Bruxelles « de graves violations des droits des travailleurs chez un important fournisseur de Levi Strauss en Haïti ».

Ces organisations exigent de Levi Strauss « des démarches concrètes pour mettre fin aux pratiques sociales » de son fournisseur, Grupo M, et ainsi respecter son propre code de conduite, à savoir la garantie pour les travailleurs de ses fournisseurs de s’associer librement en syndicat.

Grupo M est le premier employeur industriel en République dominicaine, et est le principal fournisseur de Levi’s dans les Caraïbes. Il vient de s’installer dans la (première) zone franche créée en Haïti, à Ouanaminthe, près de la frontière avec la République dominicaine.

Grupo M y a installé deux unités de production, l’une fournissant Levi’s, l’autre Sara Lee, employant 900 travailleurs au total. Pour ce faire, dénoncent les organisations, Grupo M a bénéficié d’un prêt de 20 millions de dollars de la Banque mondiale. A la condition notamment que la liberté syndicale soit respectée dans toutes les usines du groupe.

Des plaintes ont été déposées par les syndicats dénonçant de graves atteintes à la législation du travail et des violences à l’encontre des salariés dans les usines dominicaines de Grupo M. Et dès l’ouverture des usines en Haïti, celles-ci ont fait travailler le personnel 55 heures par semaine, selon la plate-forme des organisations haïtiennes des droits de l’Homme.

Dans le cadre des conflits de travail, le 11 juin, 254 travailleurs (dont 6 des 7 membres du comité syndical) ont été révoqués.

La campagne « Vêtements propres », qui se développe dans 11 pays européen, demande dès lors à Levi’s qu’il fasse respecter son code de conduite, et qu’il exige de Grupo M de réintégrer les personnes licenciées et d’engager le dialogue avec les syndicats.

La campagne demande à la Banque mondiale qu’elle suspende ses prêts tant que les conditions qui les assortissent ne sont pas respectées. [gp apr 20/07/2004/00:30]