P-au-P, 02 sept. 2013 [AlterPresse] --- Revirement, volte-face ou simple leurre ?
Après de longues semaines, l’Exécutif dépose un projet (remanié) de loi électorale, devant régir le processus des prochaines sénatoriales partielles et élections locales.
La diplomate trinidadienne Sandra Honoré, représentante du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu) en Haïti, apporte de l’eau au moulin, du président Joseph Michel Martelly, en évoquant de « nets progrès en Haïti ».
En même temps, l’Onu semble s’inquiéter de l’organisation des compétitions électorales à venir en Haïti.
Tout en défendant la Minustah, ce gouvernement a, pour la première fois, évoqué, par le biais de son ambassadeur Denis P. Regis, « la faute morale » de l’Onu dans l’introduction du choléra en Haïti.
Dans toutes ces manœuvres, mettant en exergue la théâtralité du politique, le secteur protestant lève la voix et indexe les agissements, les mensonges de l’administration politique Martelly-Lamothe et la misère des classes populaires.
Coup de théâtre : le projet de loi électorale à la chambre des députés !
Après avoir annoncé la mise à l’écart du projet de loi électorale, proposé par le collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep) et la décision d’organiser les élections sous l’égide de la loi électorale de 2008, l’exécutif a finalement choisi de déposer le document du Ctcep, le mardi 27 août 2013, à la chambre des députés.
Le lendemain, mercredi 28 août 2013, le ministre de la justice, Jean Renel Sanon, flanqué de son homologue de la défense nationale, l’ancien sénateur Jean Rodolphe Joazile, a fait l’exposé des motifs. Il a aussi profité pour réitérer la demande de bénéfice de l’urgence pour le vote de cette loi.
Cet acte de l’exécutif arrive seulement 24 heures avant que Sandra Honoré, cheffe civile de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) présente son rapport sur Haïti devant le conseil de sécurité de l’Onu.
De nets progrès en Haïti… et des inquiétudes
28 août 2013, le conseil de sécurité de l’Onu reçoit le rapport de la représentante du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Sandra Honoré.
Entrée en fonction le 15 juillet 2013, la diplomate voit déjà « de nets progrès dans l’établissement d’un collège transitoire du Conseil électoral permanent et dans la mise en œuvre du programme des « 5 E » (emploi, éducation, environnement, énergie, État de droit) ».
Aux yeux de la Trinitéenne, il y a eu seulement des risques de péril sur les progrès accomplis sur la voie de la stabilisation.
Le retard, pris pour la tenue des élections, la tension entre pouvoirs législatif et exécutif, en seraient les causes.
Intervenant à cette réunion du conseil de sécurité, des acteurs/bailleurs internationaux ont partagé leurs inquiétudes quant à l’enlisement du pays dans ce qu’ils appellent l’instabilité politique et la mise en péril du fonctionnement normal du parlement haïtien.
La Minustah est en Haïti, depuis juin 2004, avec pour mission la stabilisation du pays.
La faute morale de l’Onu dans le choléra : spectacle ou moyen de pression ?
Alors que le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, souligne sa préoccupation au sujet du « report systématique des élections sénatoriales, municipales et locales » en Haïti, le gouvernement haïtien - par l’entremise de son représentant à l’Onu, Denis P. Regis - signale « la faute morale » de la Minustah dans l’introduction du vibrio cholerae dans le pays.
Le gouvernement haïtien a toujours gardé un profil bas sur la responsabilité de l’Onu dans cette affaire.
Le 19 octobre 2012, le ministre des affaires étrangères, Pierre Richard Casimir, s’est fait « l’avocat du diable » devant la commission santé de la chambre des députés, en arguant qu’il n’y a aucune preuve de l’implication de la Minustah dans l’introduction du choléra en Haïti.
Plusieurs études de grands laboratoires et de prestigieuses universités étrangères, dont celle de Yale, ont démontré le rôle de la Minustah dans la propagation de l’épidémie.
Martelly marque un bon point dans le secteur des affaires sociales
Le 29 août 2013, le président Joseph Michel Martelly a procédé à l’investiture des membres du conseil supérieur des salaires (Css) et de ceux du Conseil d’administration des organes de sécurité sociale (Caoss).
Au Css, Marie France H. Mondesir, Renan Hedouville, Daniel Altiné sont les représentants de l’État. Norma Powell, Jean Dany Pierre François, Réginald Boulos représentent le patronat. Les citoyennes et citoyens salariés sont représentés par Jean Bonald Golinsky Fatal, Jean Franck Noisimond et Louis Fignolé St Cyr.
Au Caoss, l’État est représenté par Volmy Desrameaux Fils, Tamara Georges Decastro, Reginald Delva. Les intérêts du patronat seront sous la garde de Nahomme Dorvil, Nathale Hermantin et Gérald Marie Tardieu. Leonel Pierre, Wisler Romain, Yvane Elie Castera représentent les salariés.
Ces organes ont été créés, en 1983, à partir d’une loi réorganisant le ministère des affaires sociales. [efd kft rc apr 02/09/2013 12:40]