P-au-P, 02 sept. 2013 [AlterPresse] --- La Fédération protestante d’Haïti (Fph) dénonce les nombreux scandales politiques et judiciaires, enregistrés sous l’administration politique actuelle (depuis l’investiture, le 14 mai 2011, de Joseph Michel Martelly à la présidence de la république), lors d’une réunion déroulée, du 21 au 23 août 2013, au Camp Mahanaïm à Torbeck (Sud du pays).
« Des citoyens sont poursuivis, arrêtés, battus et détenus pour des motifs politiques, en dehors du cadre réglementaire de la Constitution et des lois de la république », relève la Fph.
A l’instar d’Énold Florestal et de son frère Josué Florestal, arrêté le vendredi 26 juillet 2013, sur ordre du juge Lamarre Bélizaire, plusieurs personnes, liées à des dossiers politiques, sont victimes d’arrestations « suspectes ».
L’arrestation d’Énold Florestal, le citoyen qui a porté plainte en justice contre l’épouse et le fils du président, Sophia Saint Rémy et Olivier Martelly, est qualifiée de persécutions politiques par des organisations politiques, comme Fòs patriyotik pou respè konstitisyon an (en français Force patriotique pour le respect de la constitution/Fopark), une plateforme qui a vu le jour en décembre 2011.
« Ces scandales salissent l’image de la justice, incapable de s’élever au-dessus des parties pour dire le mot du droit, de la loi et de la justice, en protégeant les droits et les libertés des citoyens, et en sanctionnant les écarts et punir les coupables des crimes et des violations à la loi, quels que soient l’auteur, le complice ou le bénéficiaire de ces crimes », critique la Fph.
La Fédération appelle les pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif à une cohabitation institutionnelle dynamique, en vue de mettre de côté les relations conflictuelles existant entre eux.
« Les rapports constitutionnels, qui devaient exister dans le cadre d’une cohabitation institutionnelle dynamique entre les trois grands pouvoirs de l’État, notamment entre l’Exécutif et le Parlement, ne sont pas équilibrés, puisque minés par l’irresponsabilité et la méfiance collective entre les acteurs de ces pouvoirs, pourtant co-dépositaires de la souveraineté nationale », constate la Fph.
Elle critique la banalisation des pouvoirs constitutionnels du parlement, par le pouvoir exécutif, ainsi que l’attitude de certains parlementaires se livrant à des spectacles « peu honorables qui avilissent le pouvoir législatif et ternissent l’image du pays aux yeux de la nation et du monde, plutôt que de jouer leur rôle de contrôle ».
Considérant la gravité du moment, la Fph alerte sur l’éventualité d’un vide institutionnel, lequel risque de mettre en péril toutes les conquêtes démocratiques du peuple haïtien.
En ce sens, la Fédération protestante d’Haïti encourage le gouvernement à faire une réévaluation honnête et globale de la politique générale de l’administration Martelly et à maintenir « le dialogue enclenché avec les membres de l’opposition et des partis politiques à vues différentes, pour pouvoir rechercher et trouver, en dépit des difficultés, la paix et la concorde nécessaires entre les Haïtiennes et Haïtiens ». [emb kft rc apr 02/09/2013 11 :10]