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Haïti-République Dominicaine : Mobilisation binationale du Rfjs pour le droit à l’identification

P-au-P, 29 août 2013 [AlterPresse] --- Le Réseau frontalier Jeannot Succès (Rfjs) lance une campagne binationale sur le droit des Haïtiennes et Haïtiens, notamment celles et ceux qui vivent dans les communes et départements frontaliers avec la République Dominicaine, à avoir des pièces d’identification.

« Gen yon pyès ki di ki moun ou ye, ki nasyonalite w : se yon dwa, mwen menm avè w, nou genyen » (Avoir une pièce qui identifie qui vous êtes, votre nationalité, est un droit que vous et moi possédons ) : tel est le thème de cette campagne, lancée ce jeudi 28 août 2013, au cours d’une conférence de presse à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Cette campagne prendra fin en novembre 2013.

L’objectif de cette campagne vise à exercer des pressions - sur le gouvernement haïtien - sur la nécessité de prendre des dispositions adéquates pour octroyer, aux citoyennes et citoyens haïtiens, résidant principalement à la frontière d’Haïti (Nord, Centre, Ouest et Sud-Est), de bons papiers d’identification, souligne la coordonnatrice nationale du Rfjs, Manise Elie.

Il s’agit aussi de réunir les gouvernements haïtien et dominicain autour d’une table de discussions, devant déboucher sur un consentement mutuel en vue de donner un laissez-passer transfrontalier aux Haïtiennes et Haïtiens qui font des va-et-vient entre les deux républiques de l’île d’Haïti.

Le Rfjs entend également mobiliser l’opinion publique sur l’importance du droit à l’identification des Haïtiennes et Haïtiens, vivant sur les différents points frontaliers entre les deux pays.

La possession de documents légaux, par les Haïtiennes et Haïtiens, préviendrait les humiliations de la part des autorités dominicaines, avance Elie, soutenant combien « le droit pour une personne - d’avoir une carte d’identification nationale, un passeport, une visa, une résidence - est un droit fondamental ».

Le manque d’accès à des documents d’identification complique davantage la situation des Haïtiennes et Haïtiens, qui partagent la frontière avec les ressortissantes et ressortissants de la République Dominicaine.

Les nombreux actes de violation des droits des Haïtiennes et Haïtiens, perpétrés sur la frontière, seraient aussi liés à cette absence de pièces d’identification qui empêche les victimes d’abus de porter plainte.

La coordonnatrice du Rfjs appelle les autorités haïtiennes à prendre conscience de l’importance de l’acte d’enregistrement d’un enfant, qui est une mesure essentielle de reconnaissance et de protection de ses droits.

« Ce serait mieux de décentraliser les services d’enregistrement des bureaux d’état civil, situés dans les différents départements et communes frontaliers pour faciliter l’accès des citoyennes et citoyens à ces services ».

« Les autorités doivent prendre des mesures drastiques pour contrôler les problèmes de migration, de la traite et du trafic des personnes qui entrent sans papiers en République Dominicaine », préconise le réseau frontalier Jeannot Succès.

Créé en juillet 2001, le Rfjs lutte pour la défense et la promotion des droits humains (dont les droits des migrantes et migrants), en dénonçant les cas de violences, enregistrées, principalement, en différents points frontaliers entre Haïti et la République Dominicaine. [emb rc apr 29/08/2013 14:20]