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Haïti-Justice/Prison : L’Opc tacle le commissaire de P-au-P Francisco René

P-au-P, 28 août 2013 [AlterPresse] --- Visiter les prisons haïtiennes n’est qu’un petit pas dans l’instauration de l’Etat de droit.

C’est le tacle de l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc), à l’encontre du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Francisco René.

Le tout nouveau commissaire a visité la prison civile de la capitale, le 27 août 2013.

Mais, l’Opc - pour qui il s’agit d’une tâche quotidienne - souligne au chef du parquet « l’obligation de résultat qui lui incombe », dans une note transmise à AlterPresse.

« Un nombre bien trop important d’individus sont détenus arbitrairement, voire illégalement, en raison de l’incapacité du système judiciaire à faire face à ses responsabilités. », et le parquet « qui engage la poursuite et la ferme, détient (…) les clés de la prison sous son contrôle », insiste l’Opc.

La détention préventive prolongée est l’un des principaux maux du système judiciaire haïtien, alors que les classeurs du parquet débordent de dossiers qui ne sont pas traités.

En même temps, la situation carcérale soulève des inquiétudes de plus en plus fortes.

Le taux de détention préventive prolongée est de 87.1%, dans la juridiction de Port-au-Prince que dirige Francisco René, indique le dernier rapport du haut-commissariat des Nations Unies pour les droits humains.

« Les conditions de vie qui (…) règnent [dans les prisons haïtiennes] sont abjectes, dégradantes et infra-humaines, ainsi qu’en flagrante contravention de la Constitution de 1987 et nombre de conventions internationales ratifiées par Haïti », fait valoir l’Opc.

Le président Michel Martelly a fait de l’État de droit l’une de ses priorités.

Seulement, les actions tardent après plus de deux ans passés au pouvoir.

Le président a déjà changé, huit fois, de commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de Port-au-Prince. Francisco René en est le 9e.

Une stratégie qui ne sert que les intérêts de Martelly et non ceux de la justice, selon le comité coordonnateur du forum citoyen pour la reforme de la justice.

Les organisations - qui composent le comité - réclament une loi fixant, entre autres, le mandat des commissaires à cinq ans. [kft rc apr 28/08/2013 10 :15]