P-au-P, 22 août 2013 [AlterPresse] --- Les positions des autorités policières et de celles de la sécurité publique semblent se contredire sur les motifs ayant conduit à l’arrestation, le vendredi 16 août 2013, d’Énold Florestal, le citoyen ayant assumé la plainte contre la famille présidentielle pour corruption et usurpation de fonction, relève l’agence en ligne AlterPresse.
« On a effectué l’arrestation sous mandat de la justice », déclare le porte-parole adjoint de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Gary Desrosiers, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 22 août 2013, au local de la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj).
Interrogé sur ce mandat, Desrosiers, évasif, se contente de lancer qu’il s’agit d’un mandat bien « connu » par la presse.
Le seul mandat, officiellement émis contre Énold Florestal, date du 25 juillet 2013 et concerne le dossier de la mort d’un jeune garçon Frantzy Duverseau le 18 octobre 2013. Un mandat, qui cible également Me. André Michel, avocat et opposant à l’administration politique du président Joseph Michel Martelly. Me. Michel est, lui aussi, auteur de la plainte contre la famille présidentielle.
Les avocats d’Énold Florestal ont initié une procédure de récusation contre le juge Lamarre Bélizaire à l’origine du mandat, insinuant ainsi que le juge prendrait partie dans le dossier et qu’il ne serait plus apte à instruire le dossier.
Dans la procédure de récusation, les avocats ont également demandé au juge de se déporter du dossier, toujours pour des motifs de partialité.
Le lundi 19 août 2013, soixante-douze heures après l’arrestation d’Énold Florestal, le secrétaire d’État à la sécurité publique, Réginald Delva, a pourtant laissé comprendre que l’accusateur de la famille présidentielle a été arrêté, parce que son nom serait lié à un dossier de « faux papiers ».
Le nom d’Énold Florestal se trouverait sur de faux documents, dont un acte de baptême, qu’a utilisés Béata St Jour pour s’inscrire à la Pnh. Elle se serait également présentée comme la concubine du citoyen Florestal.
L’arrestation d’Énold Florestal et celle (le 26 juillet 2013) de son frère Josué Florestal, accusé de complicité dans le cadre de l’assassinat de Frantzy Duverseau (le 18 octobre 2010) sont des arrestations politiques, d’après l’opposition politique.
Dans cette même perspective, des responsables de partis politiques de l’opposition ont visité, le mercredi 21 août 2013, ces 2 hommes, enfermés dans la prison civile de Port-au-Prince (le pénitencier national). [srh kft rc apr 22/08/2013 15:55]