P-au-P., 14 juil. 04 [AlterPresse] --- La Communauté de la Caraibe (CARICOM) souhaite le retour d’Haïti dans les sessions de l’organisation régionale, selon des déclarations faites à Port-au-Prince ce 14 juillet par la Ministre des Affaires étrangères de la Barbade, Bertie Miller, en qualité de chef d’une mission d’information de 24 heures en Haïti.
Avant de laisser Haïti, Bertie Miller, à la tête d’une délégation intégrée par les ministres des Affaires Etrangères d’Antigua, des Bahamas, de Trinidad et de la Guyane, a déclaré que à la presse que « nous souhaitons voir le retour d’Haïti dans les activités de la CARICOM le plus rapidement possible ».
Durant cette mission, qui a débuté ce 13 juillet, la délégation de la CARICOM s’est entretenue avec le Premier Ministre Gérard Latortue, le Président Boniface Alexandre, les dirigeants de partis politiques et des membres de regroupements associatifs.
« Les échanges ont permis de dissiper les malentendus », a assuré Bertie Miller. « Nous comprenons mieux la situation », a-t-elle ajouté.
Sans volonté d’ « interférence » dans les affaires haïtiennes, la délégation a souhaité « un processus électoral crédible » en Haïti, dans le cadre du « respect de l’Etat de droit ».
Pour sa part, Anthony Barbier, du Groupe 184 (associations de divers secteurs, notamment des organisations patronales), qui a rencontré dans la matinée du 14 juilllet la délégation de la CARICOM, a exprimé sa satisfaction. Il a parlé de « rencontre fructueuse ».
Barbier a exprimé sa « joie » et a déclaré que « nous avons mis en évidence un manque de communication » comme base des malentendus. Il a ajouté que Haïti a besoin de l’appui de la CARICOM mais non de « leçons » de la part des pays de la région.
De même, les dirigeants de la Convergence Démocratique (ancienne opposition), qui se sont entretenus dans la soirée du 13 juillet avec la délégation de la CARICOM, se sont montrés satisfaits. Micha Gaillard a estimé que « nous sommes dans une phase de retour de l’amitié ».
Toutefois, les dirigeants de Famille Lavalas, parti de l’ex président Jean Bertrand Aristide, qui ont également rencontré dans la soirée du 13 juillet les membres de la délégation, se sont montrés réservés quant à leur appréciation des échanges.
« Nous sommes prêts à prendre part à des élections », a déclaré l’ex député Gilbert Angerville. Mais, il a ajouté que « ce qui se prépare actuellement n’est pas une élection, c’est un crime ».
Cette déclaration a été perçue comme une réponse au souhait de la CARICOM de voir « tous les partis politiques » prendre part au prochaines élections.
Gilbert Angerville a déclaré que les membres de Famille Lavalas sont « persécutés », étant donné « une stratégie de l’actuel gouvernement de faire fuir les militants du parti ». [gp apr 14/07/2004 14:00]