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Haïti-Élections : Martelly contraint de renvoyer une rencontre avec les partis politiques

P-au-P., 14 aout 2013 [AlterPresse] --- Après le refus de plusieurs partis politiques d’opposition, le président Joseph Michel Martelly décide de reporter, ultérieurement, une rencontre qu’il avait convoquée pour ce mercredi 14 août 2013.

Les conditions ne sont pas objectivement réunies pour la tenue d’échanges sans démagogie, considèrent la plupart des partis politiques d’opposition.

La situation politique actuelle commande une concertation préalable sur un agenda de discussions, avant d’envisager toute éventualité de dialogue sur l’organisation des prochaines élections, disent ces partis d’opposition.

Au mépris des règles fondamentales de respect des contraires et des divergences, l’actuelle administration politique a, sans cesse, agi pour essayer d’imposer ses vues au reste de la société. Aujourd’hui, elle annonce rechercher, avec les partis politiques, un compromis préalable à des discussions sur les élections.

Ce compromis comprendrait le déroulement de compétitions électorales pour 20 sénateurs (au lieu de 10), des amendements à la loi électorale de 2008, voire une sourdine à différents desiderata mettant en question la gestion de l’actuelle administration politique.

Or, une accumulation de faits plaident davantage en faveur d’une méfiance vis-à-vis de la présidence de Joseph Michel Martelly et du gouvernement de Laurent Salvador Lamothe.

Nouvelle étape dans ses sentiments d’arrogance, Martelly n’a pas hésité à qualifier les membres de l’opposition à son pouvoir de « voleurs de terres, voleurs de bœufs et de poules, fomenteurs de coup d’État… ».

L’environnement politique devient de plus en plus délétère. Il y a une évaporation de la crédibilité politique, une absence de confiance vis à-vis de l’actuelle équipe, qui préfère mentir effrontément au vu et au su de tout le monde.

En plus d’une succession de scandales à répétition, depuis mai 2011, dans l’actuelle administration politique, les partis politiques dénoncent le gaspillage des deniers publics dans l’organisation de bamboche carnavalesque (dite « carnaval des fleurs » fin juillet 2013).

D’aucuns supputent l’imminence de soubresauts politiques et d’un vide institutionnel aux conséquences incalculables… La population demandera des comptes, tôt ou tard, aux actuels dirigeants, avertissent les partis politiques d’opposition.

Entre-temps, parvenir à un scrutin correct avant le 31 décembre 2013 reste très hypothétique, tant les difficultés paraissent de plus en plus insurmontables en l’espace de 4 mois. [rc gp apr 14/08/2013 14:00]