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Haïti-Justice : Le Cspj continuerait d’enquêter sur la convocation du juge Joseph par l’exécutif

P-au-P, 12 août 2013 [AlterPresse] --- Le conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) serait encore au stade de préparation de son rapport final de l’enquête sur une éventuelle convocation, le 11 juillet 2013 par le pouvoir exécutif, au cabinet d’avocats Louis Gary Lissade, du juge Jean Serge Joseph (décédé), selon les précisions de Me. Dilia Lemaire à l’agence d’informations en ligne AlterPresse.

Difficile, pour la conseillère, d’indiquer « exactement » la date de la publication du rapport.

« Je ne peux pas vous dire exactement. Comme je vous dis, nous avons des difficultés à l’interne, mais nous travaillons pour faire le nécessaire » confie-t-elle à AlterPresse.

Pourtant, Anel Alexis Joseph, président du Cspj semble avoir déjà formé sa conviction sur l’issue de l’enquête, en déclarant sur une radio privée de la capitale que l’ « enquête du Cspj n’a abouti à rien ».

Les personnes, auditionnées par le Cspj, n’étaient pas présentes à la rencontre qui aurait lieu le 11 juillet 2013. Toutes, elles rapportent des confidences qui leur auraient été faites.

Lemaire n’entend pas opiner sur la conclusion qui serait hâtive de son collègue.

« Je ne peux pas opiner dessus maintenant. Depuis ce matin, je travaille avec une équipe sur l’enquête. On rendra le rapport public au moment opportun ».

Depuis le mercredi 17 juillet 2013, le Cspj a ouvert une enquête disciplinaire pour savoir si le juge a été convoqué véritablement par un autre pouvoir.

Le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Raymond Jean-Michel, ainsi que des juges d’instructions ont été entendus au Cspj.

Selon le rapport d’enquête d’une commission ad hoc au sénat, le président Joseph Michel Martelly, son premier ministre Laurent Salvador Lamothe et le ministre de la justice Jean-Renel Sanon auraient menti à la nation en niant leur participation à la rencontre du 11 juillet au cabinet Lissade.

Leur mise en accusation, pour parjure et crime de haute trahison, est recommandée par la commission sénatoriale présidée par François Annick Joseph.

Tandis que les accusés continuent de rejeter les conclusions du sénat, des sénateurs proches du pouvoir jurent par tous les dieux que ce « rapport ne passera pas au sénat ».

La chambre des députés piétine encore dans son enquête sur les circonstances du décès, le samedi 13 juillet 2013, du juge Jean Serge Joseph.

Entre-temps, le juge Jean Serge Joseph, canadien d’origine haïtienne, a été inhumé au Québec le dimanche 11 août 2013. [efd rc apr 12/08/2013 16:53]