Par Stephen Ralph Henri
P-au-P, 09 août 2013 [AlterPresse] --- Le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) recommande l’utilisation de méthodes de contraception longue durée, afin de favoriser une meilleure planification familiale (Pf) sur le territoire national d’Haïti.
Responsable de la Direction de la santé de la famille (Dsf) au Mspp, le docteur Reynold Grand-Pierre invite « les personnes qui ont [déjà] complété leurs familles », à utiliser les méthodes contraceptives chirurgicales, lors d’un atelier sur la prévention de la grossesse chez les adolescentes, le lundi 29 juillet 2013 à Pétionville (à l’est de la capitale), auquel a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Il faut aller avec les méthodes de longues durées » pour une meilleure gestion de la problématique de la population, suggère Grand-Pierre.
Ce n’est surtout pas « une méthode pour les adolescentes et les adolescents », vu qu’elle est définitive.
Les adolescentes et adolescents devraient se servir des pilules, des préservatifs (condoms) ou de la méthode de calendrier, conseille Grand-Pierre.
En ce qui a trait aux méthodes de contraception définitive, une série d’actions seront entreprises pour permette l’accessibilité et la disponibilité de ces services sur une plage étendue du territoire haïtien, annonce la direction de la santé familiale au Mspp.
A commencer par la sensibilisation auprès des prestataires, des hôpitaux départementaux, qui devront, à leur tour, assurer la promotion de ces méthodes dans les communautés.
« Ce qui ne se fait pas actuellement », regrette Grand-Pierre.
Il faudra aussi, du même coup, relancer, pour les personnes qui le désirent, la pratique des contraceptions chirurgicales dans les principaux hôpitaux.
Autre aspect, parmi les actions à entreprendre, c’est la formation des prestataires.
A ce stade, l’idée est d’introduire des modules théoriques et pratiques de planification familiale au curriculum des facultés de médecine, notamment, au niveau de l’université d’État d’Haïti (Ueh).
Rapprocher les services de planification familiale des communautés est une autre étape, ayant pour objectif de décentraliser la planification familiale (dans les institutions) et l’amener plus près des citoyennes et des citoyens en province, notamment dans les sections communales et autres milieux éloignés des centres de décision.
Il s’agit également d’aider les patientes et les patients à gagner du temps et de faciliter l’accès à ces méthodes.
La mise en place de postes de contraception, dans les marchés publics communaux - où se trouve 60% de la clientèle potentielle (marchandes) - est envisagée.
Les points, soulignés par Grand-Pierre, font partie de la stratégie Pf du Mspp, qui consiste en : la promotion des méthodes (Pf) longue durée, la formation de prestataires, des services Pf communautaires, le renforcement du cadre normatif, le renforcement de l’accessibilité des services et la gratuité des services.
A l’atelier du 29 juillet 2013, sur la prévention de la grossesse chez les adolescentes, « des parlementaires présents se sont interrogés sur la marge de manœuvre du Mspp pour mettre en œuvre la stratégie nationale Pf dans tous ses aspects, tenant compte de la révision à la baisse du budget de la république pour le nouvel exercice 2013-2014. Le nouveau budget, à l’étude au parlement, serait d’environ 126 milliards de gourdes (US $1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) contre 131,543,490,810.00 millions de gourdes pour l’exercice antérieur (2012-2013) » (http://unfpahaiti.org/actualite_det.php?id=71).
Dans la planification familiale, la contraception est définie comme l’ensemble des moyens ou techniques utilisés pour empêcher la fertilité de manière temporaire ou définitive.
Les méthodes chirurgicales les plus connues sont la vasectomie chez l’homme - qui est la ligature des 2 canaux déférents conduisant les spermatozoïdes au canal éjaculateur débouchant dans l’urètre - et la ligature des trompes chez la femme, de manière à rendre les trompes imperméables.
Seulement 31 % des femmes haïtiennes font usage des méthodes contraceptives modernes. [1].
Celles du département du Centre dépassent les autres en termes d’utilisation de ces méthodes, avec 41 % contre 26% pour celles du département de l’Ouest. [srh kft rc apr 02/08/2013 0:00]
[1] « En Haïti, une jeune fille de 15-19 ans sur 7 (14%) a déjà commencé sa vie féconde, selon l’enquête EMMUS V. Les complications liées à la grossesse et l’accouchement figurent parmi les causes majeures de mortalité dans ce groupe d’âge, en particulier dans les pays en développement » / Source : Unfpa